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 Croisière Paris - Honfleur

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Night Elensar
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Night Elensar
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur - Page 2 Icon_minitimeMar 14 Jan - 13:27

Night savait qu’il n’en mènerait pas large. Angie était du genre à creuser plutôt qu’à faire abstraction des détails, surtout lorsqu’il s’agissait de ses récits. Mieux valait satisfaire sa curiosité, de toutes les façons, il n’avait pas grand-chose à cacher.

- Une dette de celle que l’on doit tenir si l’on a un minimum de principe. J’ai beau ne pas être un modèle de vertu, je sais quand je dois rendre l’ascenseur. D’ailleurs, plus je m’attarde ici, plus je retarde ma délivrance. C’est dire à quel point j’apprécie ta compagnie...

Il vida sa flûte de champagne en camouflant un soupir de soulagement lorsque la dernière goutte lui irrita la gorge puis il enchaîna afin de corriger les propos de la « jeune » Legnä :

- ...contrairement à Monsieur Fournier qui apprécie simplement la fraîcheur de tes courbes, ne te leurre pas. S’il pouvait organiser une orgie planétaire avec ses jeunes pouliches, il ne s’en priverait pas.

Un instant le loup se demanda comment Germain n’était pas encore mort d’une MST. Sa frivolité était à la hauteur de son inconscience, voilà qui n’était pas chose nouvelle, mais qu’il fût constant dans son inconstance au fil des siècles sans jamais en faire les frais, ça, c’était carrément saugrenu.

- Je te déconseille fortement de l’aguicher si tu tiens à l’hygiène de...

Il remua le pied de son verre en direction des cuisses de la jeune femme pour se faire comprendre car il ne souhaitait pas spécialement prononcer le mot ou quelque métaphore que ce soit à voix haute. Aussi pragmatique qu’il était devenu, quelque chose l’empêchait toujours de balayer la sacralité du sexe féminin par des mots dénués de toute âme que l’on retrouve nonchalamment utilisé par les savants.

- Ou si tu tiens simplement à ta dignité en fait. Ce n’est pas un amant recommandable.

Encore une fois, le frisson qui l’extirpa du sérieux de la conversation prouvait qu’il avait baissé sa garde. C’était les doigts de sa camarade, glissant de temps à autre sur sa peau pour déboutonner sa chemise et dégager quelques morceaux de peau.
Il soupira. Cette familiarité l’avait surpris mais il n’en était pas gêné, plutôt à l’aise avec son corps. Elle avait dû surprendre les estafilades à présent blanches sur ses bras, suscitant des interrogations toutes naturelles.

- Ce n’est rien. dit-il simplement.

Il posa définitivement sa coupe sur le plateau, face à Angie, et retira complètement sa chemise. Les cicatrices ne l’élançaient plus, il n’avait gardé aucune séquelle handicapante et il savait que les traces laissées disparaîtraient d’ici quelques décennies.

La description en étant malgré tout impressionnante. Elles longeaient ses bras, sur les côtés extérieurs elles étaient à l’horizontal, sur les côtés intérieurs, à la verticales. Ses bourreaux n’avaient pas entamés ses épaules puisqu’ils ne pouvaient s’y rabattre : il avait été suspendu par les poignets tout le long du processus. A défaut, ils avaient entamé le flanc gauche. Une longue barre blanche, bien nette mais bien cicatrisée, sans boursouflures, qui s’étirait entre la huitième et neuvième côte. Il ne subsistait aucune trace des mutilations précédentes, et pour cause, elles n’avaient pas été aussi astucieusement orchestrées.

Il s’était évanoui plusieurs fois sous la douleur et il avait bien cru que sa dernière blessure le tuerait.

Les Gardiens avaient conçu spécialement des poignards et des scalpels en argent, mais Night se doutait qu’il n’était pas le premier destinataire de cette délicate attention. Ils avaient incisé la peau avec une lenteur sadique avant d’y glisser à loisir un onguent à base d’aconit, comme on farcirait la peau d’une dinde avec du beurre et des herbes, en y enfonçant les doigts sans vergogne. Lorsque la mixture venait à manquer, ils faisaient bouillir les feuilles qui leurs restaient, comme du thé, avant de le verser dans la plaie à l’aide d’un entonnoir, se souciant encore moins de déchirer les chairs et les muscles. Evidemment, il lui était impossible de cicatriser. Ils utilisèrent alors une technique simple et efficace tout droit sortie de l’histoire : la cautérisation par l’argent : l’obligeant à la fois à brûler, se résorber et cicatriser, retenant littéralement les effets des plantes dans sa chair.

En repensant aux détails sinistres et l’ingéniosité dont il fallait faire preuve pour inventer de telles choses, il repoussa ses souvenirs dans un coin, bien loin, et se concentra sur des instants plus positifs.

- On m’a déjà soigné. ajouta-t-il afin qu’Angiela ne se mette pas en tête de vouloir guérir quelque chose qui l’avait déjà été mais qui demanderait maintenant du temps pour s’effacer. C’est ce que je dois à Brunilde. »

Il se garda bien de préciser que ce n’était pas elle qui l’avait soigné. Alors qu'une infection le terrassait avec la vivacité d'un poison, elle avait fait appel à une guérisseuse que certains surnommaient magicienne et d’autres, sorcière. Ces derniers n’avaient probablement jamais rencontré Madame Fournier.
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Angiela Legna
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur - Page 2 Icon_minitimeVen 31 Jan - 17:50

Les iris profondes de la jeune femme se plongeait dans ceux bleu nuit de Night. Elle l’écoutait, observait ses mimiques et attendait de voir un défaut à celle-ci. Serait-il capable de lui mentir ou de l’embobiner pour ne pas répondre aux questions qu’elle se posait. Vouloir même la dissuader de lui offrir son cœur, son aide et de l’aider dans cette situation qui semblait douteuse, selon elle.

La politesse n’étant pas langue de vipère chez le lycan, il trouvait le moyen de chasser Angiela de son petit nuage rosé. Bien sûre, elle n’était pas saute, bien qu’égocentrique à l’occasion. Elle s’en voyait dégoûté de voir que Night semblait croire à ses envies de conquérir l’hôte des lieux et en faire son repas du soir. Horreur, elle avait du goût quand même et bien sûre, son ami ici avait toujours été dans sa palette. Elle chassa l’idée dans son esprit d’être le jouet de se vicieux octogénaire. Elle en avait vu par le passé des dépravés, des furieux et même des voyeurs. Elle n’en était pas à son premier dérangés, m’enfin. Il n’en serait rien. Elle ne ferait rien. Battre des cils étaient suffisant si elle voulait quelques choses.

Night, poursuit, il haussa même daigner parler de sa minette. Si elle n’avait pas de respect pour cette homme, elle aura librement fait partir ses doigts dans l’air, mordant sa joue de ses cinq doigts. Elle se retint. Fermant les yeux un instant, la mâchoire serrée. Du calme Legna, du calme. À la lumière d’un clignement de l’œil, son camarade avait déjà enlever sa chemise. Angie glissa alors sur ses cuisses, pour mieux l’observer… Quel travail d’amateur… Qui avait fait cela… La guérison n’était pas complète et plaquait le corps de son ami de grossière cicatrice blanchâtre.

Ses doigts parcouraient tout d’abord ses épaules… descendant sur son torse, ses pectoraux et venant méticuleusement tracer ses côtes. Elle avait la mort au cœur et le sang à la bouche. Le regard plein d’empathie et de colère, la reine des anges se voyaient déjà allez vider comme des gibiers chaque être humain sur ce navire pour cet affront. La rose en elle, délicate et épineuse, n’avait pas de pitié pour l’horreur humaine.

Elle avait réussit à unir des peuples, des cités, des clans… mais restaient toujours la peste qui se montraient fermés à vouloir évoluer… grandir… Cherchant à faire du mal, détruire. Elle ne pardonnait pas ses êtres. Elle en avait exclus de ce monde plus d’un et non pas que par cette prison qui l’habitait. Peut-être offrirait-elle le supplice du Talion à ces pauvres ignorants qui avait osé torturé son compagnon.

Sous le joug de cette folie qui commençait à grandir en elle, que Night avait surement senti par la poigne qui se déplaçait et se serrait sur son corps, il l’a sortie de ses visions… La ramenant à la réalité en mettant au clair que la dite Brunilde n’en était pas la cause.

Angie tomba un peu vers l’arrière. Les fesses sur les cuisses de Night, le dos plus droit et vint le relâcher en posant une main sur sa joue, un petit sourire au coin des lèvres.

-Ne vend pas ton corps à n’importe qui… Pense à moi la prochaine fois, je te ferais un prix d’amis.

À prendre à la légère, ces paroles cachaient une toute autre réalité. Elle relâcha sa joue, se relevant en toute délicatesse, laissant entrevoir les coutures d’un sous-vêtements blanc.

- Je ne vais pas te retenir plus longtemps… Nous aurons l’occasion de nous recroiser, ce soir. Tu me servira un alcool de choix, prendra soin de garder un œil sur moi et me raccompagnera à la fin de la soirée pour une nuit … en agréable compagnie.

Elle était sérieuse. Bien que son sourire enfantin et taquin laissait penser à une blague qui aurait détendu l’atmosphère lourde, précédente.

- J’image que tu n’as pas de pièce pour un billet de cent. Alors tu me permettras de prendre la monnaie… autrement.

Se retourne posant un billet sur la table, elle attrape la nuque du grand brun, épousant ses lèvres d’un langoureux baisers où sa langue venait danser avec sa jumelle, réclamant son dû. Elle voulait lui donner un avant goût. Un ressentiment de vie, d’un souvenir lointain. Son souffle se mélange au siens, une odeur de menthe fraîche mélangé à l’alcool qu’il venait de prendre. Étrange, mais doux. Angie s’écarte, relâche doucement cette chevelure éméchée et s’éloigne de nouveau.
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Night Elensar
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur - Page 2 Icon_minitimeMar 4 Fév - 21:46

«  ...je crois qu’il y a méprise. grogna-t-il légèrement.

Le baiser bien que chaud et humide laissa pourtant Night de marbre. C’est à peine s’il bougea les lèvres. Angie ne lui avait pas laissé le temps de réagir de quelque manière que ce fut qu’elle s’était écartée. Il la prît par les hanches, l’invitant à le libérer afin qu’il puisse se relever. Il ferma sa chemise, conscient qu’il avait peut-être mal anticipé l’interprétation que sa comparse avait conclu.

Peut-être son égo fut-il un instant flatté par la proposition même pas dissimulée par un quelconque sous-entendu mais il ne pût s’empêcher de se sentir insulté à la vue du billet et une colère grandissante lui brûla les entrailles. Il savait que ce n’était pas volontaire et que la Princesse (Reine ?) n’avait lui faire aucun affront, si ce n’est le stimulé par provocation.
D’un ton glacial il enchaîna.

- Je ne suis peut-être pas l’amant idéal, force est de constater que mes relations avec les femmes sont complexes, je le concède, mais...

Il repéra le tissu blanc des sous-vêtements. Il songea étrangement qu’il préférait le noir ou le bordeaux. Et voilà qu’une robe couleur vin ranima une voix tout droit sortie d’un tas de cendre. « Tu négliges les jambes ? »
Putain... Il ferma les yeux, serra les mâchoires à la sensation de démangeaison que son collier lui procurait et se dépêcha de finir la phrase qu’il avait commencée :

- Je crois que je vaux plus que de la monnaie. Je n’ai pas forcément une haute opinion de moi-même mais j'ai toujours de l'ego.

Il repoussa Angiela sur la chaise, la tenant fermement par l’épaule avant de se pencher en avant pour la toiser du regard et s’imposer.

- Je te servirai les alcools que tu souhaites, veillerais sur toi et te raccompagnerais à ta suite si tu le désires. Tu es mon amie et accessoirement je te dois allégeance, mais ne t’attends pas à jouir de ma présence cette nuit. dit-il fermement en repoussant l’idée d’un jeu de mots grivois. Par ailleurs, garde ton billet de cent. La bouteille est offerte par la maison. Tu auras tout le loisir de dépenser ton argent ce soir. A plus tard. »

Pour tempérer son attitude distante, il l’embrassa brièvement sur le front puis s’en alla sans prendre la peine de reprendre ses manières d’employé de croisière.



*
* *

« Comment ça, pas de bague ?

Furieuse, Brunilde renversa l’une de ses nombreuses fioles de parfum hors de prix sur le bois vernis de sa coiffeuse.

- Calme-toi. Je te l’ai dit, si je ne l’ai pas trouvé c’est qu’elle la porte.

- Et par quel théorème fumeux de psychologie féminine es-tu donc passé pour en venir à cette conclusion ? Tu n’as simplement pas regardé où il...

- Je m’y connais un minimum. Je te le répète, elle porte la bague.

Le lycanthrope perdait patience. Il soupira, haussa les sourcils par exaspération et se retint expressément de se montrer vulgaire.

- Si elle la porte comme tu le dis c’est une provocation.

Une deuxième fiole vola en éclat, projetant des vapeurs de jasmin.

- Ou...elle ne sait rien de l’origine de cette bague. D’ailleurs, pourquoi veux-tu à ce point la récupérer si comme tu le dis tu ne la mettais jamais ?


Madame Fournier croisa les jambes et reprit la tâche délicate de mettre son mascara tout en maintenant une discussion.

- La fierté d’une femme bafouée, tu connais Night ?

Le loup éclata d’un rire nerveux mais à la fois véritablement amusé. Il croisa les bras et prît appui contre le mur avec son épaule.

- Si tu étais intelligente, tu t’en prendrais à Germain. gloussa-t-il, sachant pertinemment qu’elle venait soigneusement d’éviter sa question. Cela fait des siècles qu’il te bafoue voyons.

- Oh, ne t’en fais pas, je ne l’oublie pas. Ne dit-on pas « Le meilleur pour la fin » ?

Brunilde tourna la tête, un sourire plein de malice affiché sur son visage presque rajeunit de dix ans. Ses affaires personnelles ? Le couple qu’il avait connu il y a de cela près de 340 ans était sur le point de divorcer en grande pompe. Night n’en avait à vrai dire plus rien à faire et s’il en discutait, c’était par simple curiosité. Aussi se montra-t-il plus terre-à-terre.

- Ma dette est épongée ?

- Oui. Tu es libre. Si tu souhaites profiter de la croisière, je t’en prie. Sinon, Paris est une ville merveilleuse à cette époque de l’année, quoi que, un peu trop de touristes asiatiques à mon goût. Ils sont émerveillés pour un rien, c’est affligeant !

Elle retoucha son rouge à lèvre carmin qui finalement lui rendît son âge initial. Enfin, en apparence humaine cela va de soi.

- C’est tout ? demanda Night, méfiant.

- C’est tout !

Il émit un son d’approbation puis s’apprêta à quitter la pièce sans guère plus de bavardages lorsque la voix stridente prononça son prénom et l’enchaîna à nouveau. A peine eût-il le temps de se retourner qu’une force referma la porte coulissante derrière lui avec fracas et le projeta lourdement contre. Une sorte de grésillement fourmilla dans ses oreilles.
Main tendue vers lui, elle utilisait ses pouvoirs pour le maintenir alors qu’il ne montrait aucune résistance.

- J’me disais bien...lâcha-t-il ironiquement.

Elle s’approcha, huma son parfum en penchant son visage vers le col ouvert de sa chemise.

- Hmmm... Si tu m’as menti ou si tu t’es trompé, compte sur moi pour te remettre dans l’état dans lequel tu étais lorsque je t’ai trouvé...

- Je n’en attendais pas moins de toi, Brunilde.

- D’ailleurs, pendant que j’y pense...tu comptes la retrouver, n’est-ce pas ?

- Oui.

La sorcière glissa ses doigts décharnés mais précautionneusement manucurés contre le Saint Michael en laiton et la larme de grenat.

- Laëlia Armanelli est la meilleure guérisseuse de sa génération. J’ignorais cependant qu’elle était capable de faire renaître un cœur comme le tien, alors qu’elle est mariée. Ce doit être un grigri dur à porter, n’est-ce pas ? Plein de contradictions...

Elle se mît à jouer avec le dit objet, l’air taquin.

- Quel effet ça fait, d’essayer de raviver des sensations perdues tout en ayant la chasteté d’un moine ? Je doute que tes bonnes résolutions ne la fassent changer d’avis sais-tu ? C’est une guérisseuse, elle te pousse à faire ce qui est bon et juste mais nous savons tous les deux quelle est ta vraie nature. Tu la fais taire chaque jour en portant ce collier mais il ne te sied pas davantage qu’une auréole sur la tête du Diable.

Les doigts de l’épouse Fournier glissèrent le long des plis de la chemise vers le cœur. Night aurait voulu intervenir, s’interposer physiquement dans cette psychanalyse futile car déjà menée en introspection, il se contenta de quelques mots.

- Je resterai ce soir, en tant que client. - Il songea alors qu’il ne servirait peut-être pas les verres à Angie mais il les paierait. - J’essaierai de récupérer la bague à laquelle tu tiens tant.

Le détour d’attention fut immédiat, le bruit agaçant disparu, la force qui le tenait collé à la porte s’évapora et la cloison s’ouvrit derrière lui, Brunilde venait d’abaisser sa main, surprise d’avoir une contribution gratuite.

- Marché conclu. Mais habille-toi mieux dans ce cas. Aucun de mes clients n’a jamais eu une tenue vestimentaire aussi négligée que toi. Disparais. »

Brunilde Fournier ne lui répéta pas l’ordre deux fois.
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur - Page 2 Icon_minitimeJeu 30 Avr - 9:01

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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur - Page 2 Icon_minitimeMer 17 Nov - 4:19

[14H34 d'un jeudi en plein mois d'été - 4 jours plus tard - à quelques kilomètres de Honfleur]

Le Renoir aura vogué sur la Seine en toute sérénité dans les derniers jours depuis son amarrage à Paris. La météo en faveur de la joie et le bonheur des voyageurs, aura permis des moments merveilleux où plusieurs auront profité des moments paisibles sur le pont pour admirer la beauté des paysages français dont les couleurs de la verdure et de la flore rendaient aux terres leurs origines magiques et uniques. Or, plusieurs, mais pas tous en profitaient vraiment. Depuis cet incident bien irritant, maladroit, Angie avait, dans sa grande maturité, refusé toute communication familière avec le premier fils du seigneur Lycan. Ne négligeant pas de le traiter comme un vulgaire inconnu le premier soir, elle se permit bien plus de fraterniser avec l'ennemi, dit Germain Fournier, laissant à son déloyal ami la compagnie des autres ou de sa propre personne, il pouvait bien s'occuper comme il le voulait, ne lui accordant aucun regard, aucune attention, sans regret. Les jours se seront ainsi enchaînés, la dite Winter, s'offrant des vacances de luxe. Non pas toujours accompagnés des différents invités du navire, la solitude n'était pas chose qui effrayait ou dérangeait cette dernière, mais qu'on la blesse dans on orgueil ou ses sentiments, étaient impardonnables, voire inacceptables. Elle n'avait plus 16 ans pour ses enfantillages, ni 20 pour perdre son temps à s'occuper des problèmes des autres. Il avait lui-même mentionné une quelconque histoire à régler très rapidement et c'est ce qu'elle le laisserait faire. Vieux camarade, fidèle chevalier ou amant, le temps était bien différent à cette époque et les chemins qui les avaient tant séparé depuis les siècles avaient aussi forgé des caractères différents, des visions différentes. 

C'est donc dans cette témérité de mauvaises intentions que l'héritière se prélassait à jouer aux échecs, dans cette dernière heure avant l'arrivée dans la ville finale d'Honfleur, un nouveau parcours l'attendant pour poursuivre ses vacances. Ses deux galipettes blanches croisées sous son siège en liège, une main jouant avec un pion déjà retiré à son adversaire depuis un moment, la seconde main s'écrasait poliment contre sa joue et son menton. Elle attendait avec impatience l'action de rivale. Restait toutefois un rictus malin sur ses lèvres pêche, dont le reflet de la lumière montrait clairement les scintillements du gloss précédemment appliqués.

-  Vous admettez-

- Non ! Je réfléchis ! Une minute encore s'il vous plaît ! 

Le ton sec employé et la voix tremblante de cette dame en pleine incompréhension de son plan de jeu, poussa Angiela à souffler du nez, poser ses iris améthyste vers le cadran de bois, et argumenter d'un ton bien droit, sans aucune animosité. 

- Il ne vous reste pas assez de t-

- C'est bon ! Je sais... ! 

Avançant son cavalier pour poursuivre l'agressivité de son jeu, le battement de cils de la Legna voulu approuver un instant cette action. Son regard jeta un dernier intérêt à la dame qui la confrontait. 

- Vous en êtes certaine ? 

- Oui ! J'en suis sure, j'en suis sure ! 

- Madame de Bazelaire... Un regard en sa direction, dont la colère exprimait une restriction à poursuivre la phrase qu'elle allait entamer, échappa à notre joueuse des noirs un rire avant de simplement coucher son roi.  Très bien alors, vous avez gagné. Je me couche. 

Un sourire doux, dont la chaleur pouvait réchauffer les coeurs même les plus refroidis se glissa sur ce minois d'hiver. Elle offrit ses félicitations à sa collègue de jeu avant de lui tendre la main et serrer délicatement celle-ci en guise de bonne camaraderie. La partie était terminée. Bien que loin d'être réellement perdu, la victoire n'était pas le plaisir recherché dans cet échange, mais plutôt l'instant. Invitant donc un autre participant à prendre sa place et affronter la grande gagnante, elle tira délicatement sa chaise vers l'arrière et quitta la zone d'affrontement des grands esprits. Quelques curieux avaient observé la partie et étaient restés pour la suite, mais il était temps d'un petit rafraîchissement pour la dame. 

Escarpins blancs dont le talon carré évitait les bruits de claquement, portant un pantalon coupé marin et un chemisier blanc ouvert aux limites de la vulgarité, l'ange s'installa sur le tabouret élevé du comptoir des alcools et remonta ses cheveux en un vulgaire chignon à l'aide d'une pince qu'elle décrocha de son collet. 

- Combattante notre dame de Bazelaire malgré ses 72 ans. Elle n'a pas été une championne dans sa jeunesse pour rien, elle mérite son titre et son talent. C'est la vieillesse qui n'aide pas aux prises de décision, mais vieillir semble tellement merveilleux. 

Une discussion de politesse sans aucune malice de mauvais perdant, son doigt approche la carte des vins et cocktail, prête à se choisir une boisson de départ avant la fin du voyage. À vrai dire, qu'il s'agisse de Night ou d'un autre barman, la formalité restait la même. Son adorable petite frimousse cachant l'arrogance aurait souri d'une manière piquante vis-à-vis le brun, ou charmeuse face à un de ces compères de travail, surement l'un qu'elle avait choisi comme flirt de voyage le temps de périple sur les eaux. 

- Je suis d'humeur joueuse, un pèche margarita sans anneaux de sel. Ainsi que deux shooter de Jameson en votre honneur. 



Sans relever le passage sur l'âge et le vieillissement, elle attendra sagement son verre, ses yeux dans celui-ci du barman pour déstabiliser son travail ou simplement s'amuser.
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Night Elensar
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur - Page 2 Icon_minitimeMar 7 Déc - 23:46

Honfleur.
 
Night toqua à la cabine de Brunilde Fournier, un sac de toile noir en main. Il appréhendait ce moment de délivrance comme tous les autres : avec un mélange de soulagement et de crainte face à l’imprévu toujours possible. Il était attendu à Naples et se réjouissait de pouvoir aller respirer l’air italien en bonne compagnie ce qui, il l’admettait volontiers, lui faisait éprouver une impatience traitresse.
Lorsque la voix claire et tranchante de la propriétaire lui donna l’ordre d’entrer, il se para d’une indéchiffrable expression, qu’il voulait également imperturbable afin de contrer toute manipulation ayant pour but de saper ses chances de partir en temps et en heure.
Une fois le seuil franchi, un parfum de jasmin et un autre, plus capiteux, lui monta aux narines. Il n’eût pas à se tourner pour fermer, la porte claqua d’elle-même. Un souffle chaud caressa son visage avec autant de délicatesse qu’un doigt de femme.
 
Brunilde fut, à la cour de Versailles, l’une des femmes les plus prisées pour ses arts prétendument divinatoires, ses remèdes et sa magie réparatrice. Evidemment, dans la plus stricte confidentialité… ! Qui oserait se faire traiter d’hérétique à une époque où il était aussi facile de condamner à mort que de se gratter le nez ?
Toutes ces cachoteries et intrigues l’avait conduite jusqu’à Germain Fournier. Ce dernier avait failli lui faire signer son arrêt de mort en l’acoquinant à l’affaire des Poisons. Pourtant, elle ne lui en tint jamais rigueur (ou alors par pure taquinerie) car il l’initiait à des plaisirs exaltants et transgressifs en adéquation avec son esprit intellectuellement libre et en avance sur son temps.
 
« C’est là que nos chemins se séparent je crois ? dit-elle en sortant de la salle de bain, simplement vêtue d’un peignoir émeraude en soie qu’elle s’affaira à nouer doublement.
 
Night maintint le regard sur le visage féminin faussement rajeunit. Il fît mine de ne pas regarder le mince tissu qui ne couvrait à vrai dire pas grand-chose tant elle avait pris soin de le rendre lâche aux épaules et court aux cuisses. En guise d’ultime mise en scène, elle prit place dans un fauteuil, croisa soigneusement les jambes et alluma une cigarette mentholée. Son pied surélevé tournoyait pour jouer avec une pantoufle.
 
- Il me semble avoir épongé ma dette. » se contenta-t-il de répondre en prenant la position d’un soldat au rapport.
 
Et il l’avait accomplie, oui, d’une main de maître, quelques jours plus tôt.
 
*
* *
 
 
Paris.
 
La soirée d’embarquement se devait d’être à la fois formelle et grandiose. Le capitaine, présent pour l’occasion au côté de Madame Fournier, avait vêtu son uniforme bleu marine, fraîchement sorti du pressing. Night, en milieu de file d’attente, en sentait les effluves caractéristiques malgré le parfum agressif et pourtant très féminin de Brunilde.
Chaque passager voulait serrer la main de l’homme à la tête du navire et des propriétaires et pourquoi pas, prendre une photo souvenir qu’ils paieraient une somme indécente.
 
Il fallut bien 15 minutes pour que le loup se retrouve en face des deux personnalités. Il salua le capitaine d’une poignée main franche et ferme. Il fut ravi de sentir la grande main caleuse lui répondre avec tant de vigueur. Mais à peine eut-il le temps de lui sourire pour le congratuler de la tâche difficile de son travail (quoi que facilitée par les technologies) que la vieille rousse le prit par le bras pour l’entraîner plus loin, s’excusant de devoir s’éclipser et rater d’autres salutations pompeuses.
 
« Je vois que ta balade aux Champs Elysées a payé ! lui lança-t-elle avec un sourire cajoleur, ne se retenant en rien de l’examiner de la tête au pied. Tu arriverais presque à faire des miracles à toi tout seul. Du sur-mesure en plus ? Par pitié dis-moi que c’est un Dior ? Non…je parierai sur un Hugo Boss !
 
Night fit la grimace.
 
- Armani.
 
- C’est bien ce que je disais. Presque un miracle. Cependant, je ne vois pas la parure qui pourrait faire oublier ton air résigné et lassé de tout ! Oh mais je suis bête…
 
Elle passa derrière lui pour revenir à ses côtés, une flûte de champagne à la main pour mieux observer son œuvre : le gratin mondain se gargarisant de mets et de potins à foison sur un navire de luxe qui allait voguer sur la Seine.
 
- Ce bijou est actuellement en Calabre n’est-ce pas ?
 
Elle eut un sourire en coin mais sans un regard pour lui. Il ne lui fit pas le plaisir de répondre ce qui, comme il s’en doutait, l’exaspéra profondément. Elle soupira, expirant une haleine finement alcoolisée.
 
- Et ton amie ?
 
Night tourna la tête, un sourcil relevé, faisant mine de ne pas comprendre.
 
- Mon amie ?
 
- Allons allons. Pas de ça avec moi. Je sais tout ce qui se passe sur ce navire. D’une bouteille de vin qui disparait dans les cuisines au moindre rat de calle qui ronge une miette de pain. Une certaine Madame Winter que j’ai vaguement croisée. Enfin, surtout mon mari. Un faux nom je présume ? Inspiré des Trois Mousquetaires ?
 
- Le KGB aurait mieux fait de te recruter à l’époque. Par ailleurs, cela n’a pas vraiment d’importance. car il valait mieux qu’Angiela reste en dehors du champ de vision de la sorcière.
 
Les incidents diplomatiques sont si vites arrivés… D’ailleurs, il la chercha du regard mais ne la trouva pas. Peut-être avait-il été un peu rude. Cela ne l’étonnerait pas plus qu’elle se soit vexée, l’un comme l’autre pouvait se montrer immature à l’excès. Grand bien lui face, il avait d’autres chats à fouetter ce soir. Aussi ramena-t-il son attention sur la maîtresse des lieux qui blablatait sur la Guerre Froide.
 
- …je l’avais dit à Semitchastny : je ne travaille que pour moi. Par ailleurs, j’ai horreur de l’Est, tout y est froid, pâle, terne. Enfin…peut-être pas tout… (Elle émit un rire entendu.) Quoi qu’il en soit, je veille sur mes intérêts, c’est différent. Donc je te prierai de ne pas me juger trop hâtivement.
 
Night éprouva un court instant de la sympathie pour elle. Mais ce fut sans compter sur l’arrivée surprenante de sa victime du jour qui n’eût même pas le temps de se présenter. Grâcieuse et réservée, elle fût en une fraction de seconde capturée par Brunilde.
 
Comtesse ! Mon Dieu, mais quel plaisir de vous voir ! Où sont donc vos enfants ?! Qu’importe, je suis heureuse que vous ayez pu vous en défaire pour participer à cette soirée ! Laissez-moi vous présenter Arsène Lacroix, antiquaire parisien.
 
Evidemment, cette dernière ne s’y trompa pas : elle savait que Brunilde était d’une hypocrisie flagrante mais elle se montra si désintéressée et désinvolte que Night se demanda sincèrement si elle avait conscience que la bague qu’elle arborait fièrement appartenait en réalité à la femme de son amant et attisait la haine viscérale de son interlocutrice.
 
- Comtesse, salua-t-il sobrement en saisissant délicatement la main tendue devant lui avant de se pencher. Ce geste, bien qu’élégant, ne fut pas parfait. Il sentit la chair de poule parcourir ce corps féminin au contact de ses quelques mèches brunes qui l’effleurèrent.
 
- Monsieur. »
 
Et voilà comment il avait été officiellement introduit auprès de la Comtesse Mila. Sa fonction, comme voulu par cette sorcière de Brunilde, lui permis une certaine proximité mais surtout une excuse recevable pour observer de près des trésors de joaillerie.
L’ingéniosité de la sorcière couplée aux talents de séduction illusoires du lycanthrope permirent un échange rapide et discret de la bague pour une copie parfaite.
 
Pourquoi Madame Fournier tenait-elle tant à cette bague ? Cela, il ne le saurait jamais et ne souhaitait pas le savoir. Mais il eût la certitude que cet artefact était bien plus qu’il n’y paraissait.
 
[ Note de l’auteur : cette aventure aurait dû être davantage développée mais l’impatience et la pression du temps ont pris le dessus. ]
 
 
*
* *
 
Honfleur.
 
« Tu sais, toi et moi nous pourrions profiter des fleuves d’Europe encore un temps…tu es un peu ronchon sur les bords, mais ma foi, tu n’es pas mauvais acolyte.
 
Elle recracha la fumée tout en le lorgnant sans gêne.
 
- Non.
 
- Dommage. Ce refus me chagrine.
 
Un ange passa. Le loup s’apprêta à faire demi-tour mais elle poursuivit avec insistance.
 
- Un instant.
 
- Hm ?
 
- Tu n’es pas sans savoir qu’en tant que consœurs, nous gardons contact.
 
- En quoi cela me concerne-t-il ?
 
- Elle est enceinte.
 
Night eut un sourire en coin mais ne répondit pas.
 
- Je n’ai pas l’impression que tu prennes la mesure des choses…
 
Il leva la main pour la couper puis lâcha lourdement son sac au sol avant de prendre la parole.
 
- Ce n’est pas le mien.
 
- Mais…
 
- Il ne s’est rien passé en Suisse. Nous t’avons laissé croire ce que tu voulais voir.
 
Les yeux de Brunilde cillèrent et des cendres de sa cigarette tombèrent au sol, brûlant. Ils noircirent le parquet verni.
Night crut un instant déceler une rage froide dans ses yeux puis, plus rien. La vieille femme se contenta de relever nonchalamment le bras. Un paquet de carte s’aligna devant les yeux de Night.
 
- Tires-en une, ordonna-t-elle en soufflant une nouvelle bouffée de nicotine.
 
- Je ne crois p…
 
- Tire.
 
Il soupira, ferma les yeux et tendit la main vers les cartes, attrapant celle qui attira ses doigts par une sensation de chaleur et de certitude. Au moment où il la saisit, les autres cartes disparurent dans un nuage de fumée violet. Finalement, la carte qu’il tenait entre son index et son majeur disparu également pour atterrir dans la main libre de son interlocutrice. Celle-ci contempla l’arcane, tirant une nouvelle bouffée sur sa cigarette puis elle éclata de rire. Un rire tranchant et moqueur.
Night croisa les bras d’un air dubitatif lorsqu’elle se leva pour glisser la carte dans la poche arrière de son jean en une caresse arrogante.
 
- Je te conseille de te la faire tatouer celle-là. Au plaisir Night. »
 
Et ce fut tout.
La seconde d’après, elle disparut dans la salle de bain en se triturant les cheveux et il se retrouva violement projeté contre le mur du couloir, puis ventre à terre. Son sac, à quelques secondes d’intervalles subît le même sort.
La porte de la cabine, par contraste, se referma délicatement.
 
Le souffle coupé, il mit un temps à comprendre ce qu’elle venait de faire. Et un autre temps encore pour laisser déferler la vague de sentiments qui le ravageait. Protégé des yeux scrutateurs de la sorcière, il émit un soupir plaintif à peine audible.
 
A côté de lui, jonchait l’Arcane XV qui lui riait au nez.
 

 
 Croisière Paris - Honfleur - Page 2 1xjw
 
*
* *
 
Agacé et soulagé, ces deux sentiments lui donnèrent soif. Il balança son sac sur l’un de ses hauts tabourets de bar. A côté de la seule personne à bord pouvant avoir des cheveux aux éclats lunaires.
Avare d’amabilité, il s’assît à côté d’Angiela, sans un regard pour elle.
 
 
- Alors comme ça, on boude, Princesse ? »
 
Sans faire de courbettes, il se pencha par-dessus le bar pour attraper un verre à whisky et la première bouteille qui passait sous sa main aveugle. Si ces gestes étaient d’une précision redoutable, il n’était pas d’humeur à faire preuve d’élégance. Son ex-collègue eût le bon goût de ne pas intervenir.
 
Il se servit une longue rasade d’un liquide ambré qu’il avala cul sec. L’alcool meurtrissant sa gorge puis sa poitrine, il déboutonna le troisième bouton d’une chemise noire impeccablement repassée.
Il pouvait bien profiter de sa liberté à présent et arrêter de jouer les larbins propre sur soi.
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur - Page 2 Icon_minitimeMer 8 Déc - 5:00

Alors que l’attente d’un cocktail sur mesure au goût bien précisé par l’ange noir ne tardait pas à se faire préparer par l’ex-collègue du lupus, Angie releva finement la tête, le menton haut, un battement de cil lasse et termina cette parade par le tapement suivi de ses ongles sur la surface en cèdre.

-         Je n’ai plus l’âge de jouer à ça, mais j’apprécierais que tu révise ta mémoire et que tu emplois le bon titre la prochaine fois.

Sèche, mais ne laissant que sa voix démontrer cette hargne, l’ange releva un sourire doux et poli en guise de remerciement lorsque sa boisson glissa en sa direction, le frottement agréable sur la surface, la glace qui tinte et sans le moindre incident qui aurait pu faire perdre la plus petite goutte de ce nectar.

-         Merci bien.
La prise en main du verre, la paille qui glisse près de ses lèvres en sirotant le contenu de la préparation froide avant de se tourner sur son propre siège et faire face à l’activité environnante de la salle commune du navire. Sa jambe, enveloppé de lin couleur ciel de nuit, aura suivi le mouvement et ce sera posé au-dessus de la cuisse de la seconde, le talon blanc se balançant lentement dans un geste naturel.

-        On dit qu’un homme qui s’attarde sur l’alcool comme tu le fais à soit quelques choses à célébrer, une chose qui le chagrine, qui le rend colérique ou une grande décision à prendre sous peu.

La tête blanche de la Legna tangua un peu en direction du loup, un profil dont le sourire taquin affichait la curiosité des potins et ou le questionnement sur la situation. Angie aurait été trop fière pour vraiment le questionner directement, cherchant à faire venir les réponses d’elle-même. À cette vision, quelques blanches mèches fines auront glissées sur son épaule et la vue de ce pendentif de famille aura montrer le bout de son petit nez dans l’ouverture du chemisier. La croix de la famille Legna qui à travers les siècles avait été une arme, une clé, un symbole et plus, mais qui à ce jour pour les hommes, n’était qu’une simple interrogation sur la croyance et religion de cette dernière. Bien que la modernité eût atteint les immortels, certaines choses ne changeaient et ne changeraient jamais.

À peine la discussion n’aura abouti à quelques choses qu’une foule aura également joint le pont pour ce dernier instant avant l’arrivée à Honfleur. Le regard brillant d’intérêt et certainement joueur de la Legna, aura posé ses iris rouges sur une personne en particulier avant d’étirer un mince sourire sur ses lèvres, reprenant de nouveau une gorgée. L’instant aura été bref, mais bien soutenu de caractère avant que l’intérêt ne s’éloigne pour faire officiellement face au ‘’alpha-man’’ qui se tenait à ses côtés.

Depuis le jour où elle avait refait nez à nez avec le loup solitaire et où elle avait réalisé avoir en quelques sortes baissé sa garde, Angie s’était promis d’être plus prudente. Bien trop confortable dans ce monde innocent des dangers du monde magique, elle avait laissé tomber ses habitudes de guerrières. La preuve, elle n’avait même pas ressenti la présence de Night avant qu’il ne soit à quelques mètres d’elle. C’est à la suite de cet instant, qu’elle avait ressenti l’aura de la maîtresse de bateau et qu’elle avait fait profil bas. Ni intimidée, ni même effrayée, elle préférait laisser la dame dans le confort de ses biens et propriétés, évitant tous problèmes diplomatiques qui pourraient mettre en danger les mortels et autres invités aux attraits magiques, car oui, Night, Angie et la sorcière n’étaient pas les seuls êtres sur l’embarcation affectés de magie (façons de parler), mais les autres étaient plutôt… lambda, sans crainte.

Sans quoi, Angiela n’avait pas montrer une once de soumission face à cette femme. Néanmoins, la situation aurait pu se montrer en grande défaveur envers la dame si elle avait appris la manière dont elle avait traité Night à travers les années et en sa présence dans un cercle de distance bien court. Malgré l’instant déplorable entre le loup et le corbeau elle n’aurait jamais laissé une outre toucher à l’un des siens. Tout particulièrement l’un de ses plus fidèles camarades et gardiens. Bien qu’ils eussent eut leurs histoires du passés, la reine Legna était une femme de principe et de famille qui ne fermait pas les yeux sur le traitement de ses proches. Il n’y avait rien d’émotif dans ses actions ou ses pensées. Night n’aurait surement pas laissé les choses grimper aussi férocement dans les rideaux, mais il faut dire qu’elle comme lui, ils étaient têtus. 

-     U tebya shik dla problem, Night.
 
Rétorqua t’elle sous la mélodie de l’accent Russe. Il pourrait ne pas comprendre, mais puisqu’à une certaine époque leurs nations avaient été très ‘’proches’’ et qu’ils avaient déjà connu la même guerre, elle savait qu’il n’aurait pas prit long à comprendre ses mots et vers quelles comparaisons elle pouvait faire référence.

 
*
**
Seconde guerre mondiale – Hiver, 1941 – Allemagne
À une vieille époque où l’Allemagne connaissait son apogée et où le joug du conseil de la coexistence n’avait pas encore vu le jour, Angiela et Night avait vécu une petite confrontation dans une cabane en bois rond au milieu de la forêt, non loin d’un des camps de concentration. Ils avaient fait la rencontre d’une vingtaine de communiste ivre qui cherchait plaisir dans cette froide période d’hiver et notre charmante Legna avait servi d’appât dans ce piège houleux qui n’aurait pas été donné à tous de réaliser. L’Allemand lui-même avait donné sa meilleure performance devant ses collègues en joie d’avoir quelques choses pour se réchauffer durant cette nuit froide. La petite soirée aura été de courte durée, les deux êtres magiques avaient fait un massacre en ce lieu.  L’une des dernières soirées sanglantes que c’était permise l’ange, mais aussi une des dernières fois qu’elle avait revu le loup. C’est peu après cette période qu’elle aura apprit que Night avait finalement été traqué. Ils sembleraient que les pistes retrouvées auraient remontés jusqu’à lui. Comment ? Possiblement une personne qu’ils avaient omise, un survivant ou un être magique qui avait usé de ses dons. Elle, avait été épargnée, mais très peu pour son ex-beau-frère.
**
*

À la suite de cette même période, les années avaient déboulé d’elle-même, Angiela avait rejoint le conseil de la coexistence dans le but de garder un œil et un contrôle sur ce qui aurait pu nuire aux libertés des êtres magiques, mais n’avait pas réussit à supporter le mandat plus de trente ans. Ce qui était déjà bien long, mais si peu pour un être aussi ancien qu’elle.  Elle aura par la suite voyagé, tout en gardant un œil sur les activités auxquelles elle avait toujours participé, mais ce sera petit à petit convertie au monde des mortels. Il n’y avait plus vraiment d’empire à gouverner, de royaumes à maintenir et l’indépendance de plusieurs colonies avaient permis une paix plus progressive, une gestion plus autonome. Le conseil en était heureux et les autres aussi. Ça ne remontait pas à bien des années, mais la paix et la coexistence de tous était ce qu'elle était aujourd'hui. 

Et c'est ainsi et pour cette raison, 80 années plus tard, qu'ils en étaient là. 
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Night Elensar
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur - Page 2 Icon_minitimeDim 6 Fév - 11:03

« Je n’ai plus l’âge de jouer à ça, mais j’apprécierais que tu révise ta mémoire et que tu emplois le bon titre la prochaine fois. On dit qu’un homme qui s’attarde sur l’alcool comme tu le fais à soit quelques choses à célébrer, une chose qui le chagrine, qui le rend colérique ou une grande décision à prendre sous peu.
 
Night suspendit son geste. Le verre avait simplement effleuré ses lèvres pour amorcer une autre lampée mais les émanations du liquide ambré lui parvinrent soudain plus brutalement. Il lui semblait tout à coup que ces effluves étaient acides.
Il posa le verre sur le bar, délicatement, puis l’éloigna de quelques centimètres. Son ancien collègue - dont il n’arrivait pas à se rappeler le nom - eût la bonté de faire disparaitre le breuvage alcoolisé et de lui servir aussitôt un café noir, serré.
 
Tu as raison, j’ai quelque chose à fêter. Un petit être à venir.
 
Fille ou garçon, le loup ne s’était pas encore posé la question.  Une chose cependant était certaine concernant cet enfant à naître : il aurait le caractère aventureux et bien trempé de sa mère.
Cette pensée fit apparaitre une fossette sur son visage. Night ferma les yeux et soupira en avalant une gorgée réconfortante de café. Lorsque l’amertume mélangée à la fierté finirent de le détendre, il reprit avec sérieux et sans émotions :
 
- Ma mémoire ne flanche pas Angie. Ce n’est un secret pour personne, mon engagement envers la cadette Strife va au-delà de l’ordre du privé et des convenances politiques.
 
Ou de toute Raison… En effet, il était devenu compliqué pour lui d’accorder - même par respect de la bienséance et de l’étiquette - le statut de Reine ou d’Impératrice aux femmes de ce rang. Cela ne faisait pas partie des termes de son inclination, néanmoins, l’intensité des circonstances, et surtout des sentiments, l’aveuglait et l’enchaînait encore. La longévité de cette dévotion, longtemps prise pour de la soumission, n’était au final, non pas la preuve de ce qu’ils détestaient chez l’autre, mais bien de tout ce qui les unissaient. Insatiables, avides, exigeants. Qui d’autre qu’eux pouvait se vanter de brûler le monde entier par un simple regard ? Par quelques mots ? Par une simple caresse… Dans une autre vie, elle aurait pu diriger le monde, et lui, aurait aimé la soutenir et la protéger, en restant auprès d’elle. Jusqu’à ce que la mort les sépare.
A défaut de cela, et bien plus abruptement, il devait avouer que le désir qu’il éprouvait pour elle restait ardent et le violentait parfois, de manière insidieuse, indépendamment des sentiments qu’il lui avait portés.
Brutalement, il se mordit la langue pour ne pas se rappeler la chaleur, la puissance et l’amour de Son Strife.
 
Il imposa à son esprit les responsabilités qui l’attendaient. La page était tournée. Il remplirait avec bonheur le rôle qu’il devait à présent prendre aux côtés de Laëlia. Elle lui apportait une paix intérieure et cela faisait longtemps qu’il ne s’était plus senti en vie. L’excitation d’une nouvelle rencontre, d’un sourire, d’un rire, d’un jeu tacite… Il avait plus que hâte de la retrouver.
Toutefois, il nuança son propos et fit preuve de réalisme face à la fatalité.
 
- J’essaierai de faire un effort. Lorsque cela sera strictement nécessaire. Problemy pomogayut napolnit' Bessmertiye. D’ailleurs, je doute qu’une reine puisse être en vacances. En particulier lorsque la situation politique menace son Royaume et tous les autres…
 
Oui, Night sentait que les coïncidences liées aux rencontres de créatures magiques ici-bas n’avaient généralement rien de hasardeux. En particulier quand il s’agissait de la noblesse ou d’un membre du Conseil. Et particulièrement lorsqu’il était question de son cercle proche.
Son affaire avec Brunilde l’avait tenu éloigné de cette éventualité. En son fort intérieur, il espéra qu'elle ne soit pas mêlée à ce concours de circonstances, de près ou de loin. Auquel cas, il pressentait que ce qui était entrain de se jouer allait tourner au vinaigre rapidement.
- Yesli vam nuzhny moi uslugi, vozmozhno, vam sleduyet podumat' o tom, chtoby sformulirovat' ikh do togo, kak ya uyedu v Italiyu.* Et me dire au passage ce qui se trame ici. »
*Si vous avez besoin de mes services, vous devriez peut-être envisager de les formuler avant mon départ pour l'Italie.
 
Il avala la dernière gorgée de café et reposa la tasse, bien trop petite et raffinée pour ses grandes mains. Le loup tourna enfin la tête vers sa souveraine et lui décocha un sourire à la fois insolent mais bienveillant. Elle avait un peu changé et il était curieux de savoir à quel point. C'était à présent une certitude : Night serait en retard.


Dernière édition par Night Elensar le Lun 7 Fév - 9:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur - Page 2 Icon_minitimeDim 6 Fév - 19:10

À l’annonce spontanée et moindre de suspens et d’excitation, Angiela relâcha la paille qu’elle tenait entre ses lèvres pour faire place à une légère surprise. Une moue qui n’aura rien de joyeux ou d’euphorique, puisqu'elle avait du mal à croire ce qu’elle venait d’entendre. À travers siècles et relations, jamais elle n’aurait pensé que ce jour finirait par arriver. À vrai dire, elle aurait même parié sur la stérilité de Night. Cette expression de mi-déception s’extirpa presque aussitôt pour laisser paraître un malin sourire plein de questionnement. Fermant les yeux et venant faire tournoyer le tuyau de plastique dans son verre, elle repensa aux trois êtres qui avaient le plus compté dans sa vie, qui malheureusement n’était plus de ce monde aujourd’hui. Sa main vint d’un naturel maternel caresser son propre ventre avant de chasser se souvenir nostalgique. Zamatry n’était plus, Sun n’était plus et Néo n’était plus. C’était à son tour de se mordre la langue pour reprendre ses idées et maintenir une conversation avec Night qui n’avait pas besoin de voir une Angiela en pleure. D’autant que la force de caractère et l’orgueil qu’avait forgé la reine du nord pour tenir tête à moulte situations politique du passé, avait refroidi l’expression publique de ses émotions.    
- Hm. 

Un instant s’écoula pour laisser place à un sourire un peu plus doux d’impression et un regard perdu dans les brumes au regard de la foule. Ses pupilles précédemment cachées de magie prirent leur couleur d’origine et vinrent de nouveau se poser sur Night. Ses épaules retombèrent également. Preuve d’une pression tombante ou d’un poids qui venait de s’abattre.

- Je suppose que des félicitations sont de mise dans ce cas. 

Elle préféra à cet instant s’abstenir de tout commentaire à l’égard de Son ou tout autre membre de cette famille, qui fut dans le passé, en alliance avec la maison Legna comme plusieurs autres. Plus rien ne retenait personne de leur obligation antérieur, mais c’était sans l’ombre d’un doute que Night vivait encore dans le passé, même s’il semblait vouloir en montrer le contraire. 

Dans tous les cas, elle ne le corrigea pas de ce lapsus, puisqu’il fut un temps où il avait bien plus d’engagement vis à vis son frère et elle qu’envers la cadette Strife, mais l’amour qu’il lui portait et qui n’avait jamais été un secret, l’avait mainte fois égaré de sa route, sans autant en faire un traitre ou un homme de peu de confiance. Finalement, là où elle ne le gronda pas, elle retint quand même qu’il y avait là anguille sous roche avec cette nouvelle annonce miracle.

- Renseigne toi auprès de ta maîtresse, ma présence est purement un hasard ! J’ai pris la place de mon directeur de musée qui, par un empêchement important, m’a laissé son billet avec plaisir. La politique de nos royaumes est sous contrôle bien plus que tu ne peux le croire, mais… de toute façon, vu les responsabilités qui t'attendent, tu n’as pas besoin d’en savoir plus.

Elle ne l’aura pas dit, mais l’aura pensé avec un sentiment amer, mais même si Night savait les activités dans l’ombre que faisait certains groupes de résistants, il n’en ferait rien. Il n’était plus autant impliqué, loyale et ‘’jeune’’ pour participer à ce genre de complot. 

- Laisse moi te faire une fleur Night, en souvenir du bon vieux temps. Saute dans la Seine avant qu’on n’arrive à Honfleur et sans que personne ne te voit. Ainsi, tu auras sûrement la chance de rentrer voir ta descendance. 

Se retenant de faire une mention qui lui aurait donné des airs de jalouse, elle tourna le corps de nouveau en direction du bar et y déposa son verre non terminé, puis se leva comme pour partir, comme si elle savait ce qu’il se préparait et qu’il ne fallait pas rester là, mais tout ça, dans un calme et une élégance qui ne donnait aucun doute. 

- Tu es devenu un personnage bien ennuyeux tu sais ? Mais j’espère que nos chemins se recroiseront. 

S’abstenant d’un moment d’affection bien connu par le passé, bien que moins personnel qu’à leur retrouvaille le premier jour de croisière, l’albinos serra les poings, ongles sévèrement piqué dans ses paumes et quitta l’air publique du navire. 
Manquant de temps et de discrétion pour donner un peu plus de détail au chef de maison des Elensar, Angie entama les pas vers le corridor où se trouvait l’un des escaliers là où un même soir dans la semaine, elle avait surprise la conversation entre deux personnes et qui l’avait mise sur ses gardes. Deux âmes sur ce navire faisait partie du conseil, dont l’un qui était un passager et l’autre qu’elle n’avait pas réussit à identifier vu l’emplacement et le point de vu qu’elle avait, mais la voix était celle d’une femme. La conversation avait été brève, mais les mots et les échanges étaient clairs. Poussée par les événements, elle avait investigué un peu plus. Sa présence magique cachée, elle n’avait rien à craindre, sauf des médiums et des humains aux capacités divinatoires. Faisant copain-copain avec le passager en question, l’ayant occupé hors de sa cabine et ayant fouillé un peu dans ses effets personnels, elle avait retrouvé le code d’honneur du conseil, ainsi que quelques bric à brac qui laissait sous entendre une attaque ou une mise à prix de certaines créatures magiques recherchés. Hors, hormis  Night, la propriétaire du navire et elle et quelques créatures aux capacités inférieures sur le bateau, elle avait du mal à identifier qui pourrait demander un tel déploiement par la capitale et dans quel but. Ses hypothèses portaient sur les trois principales entités les plus fortes sur ce navire et le Lupus en faisant principalement partie. Sans en être certaine, elle ne pouvait s’exclure de l’équation et devait aussi quitter avant l’arrivée. Ils auraient des raisons de vouloir sa tête également, sachant qu’elle devait être au courant des opérations qui se montaient contre le conseil de la coexistence.

Elle ferait gagner un peu de temps à Night, portant l’attention sur un autre point du bateau,  un feu dans la cuisine, une dame qui perd connaissance, des cris, peut importe ce que cela pourrait être, l’essentiel était de laisser quelques secondes à son ancien protecteur pour fuir, s’il prenait son conseil bien sûre. 

- Bon et maintenant...
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Fév - 16:50

Night venait de réveiller quelque chose. Les micro-expressions d’Angie, il les identifiait aisément. Les sensations de joie et de bonheur intenses, balayées par la réalité : cette dernière ne laisse qu’un goût amer ponctué de regrets. Il se doutait que les noms de Sun et de Neo devaient raisonner dans sa tête et marteler cruellement son cœur. Cet effet miroir confirmait qu’elle se fourvoyait au sujet de sa situation. Mais qui pouvait l’en blâmer ? Les yeux et les oreilles de Brunilde traînaient allègrement sur ce navire, mieux valait donc entretenir le doute.
Non, cette fluctuation d’émotions et de paroles n’avait rien de surprenant. Cependant, bien que la reine Legnä fut en proie à de violentes introspections, son agressivité expéditive ne faisait qu’appuyer ce que le loup flairait.
 
 
Quelque peu piqué qu’on l’écarte aussi vite et radicalement d’une problématique, sous prétexte qu’il deviendrait - croyait-on - père, il n’eût ni l’envie, ni la force de la retenir lorsqu’elle s’éclipsa. Par réflexe (ou par instinct ?), il la suivit du regard un instant, le temps de déterminer quelle serait sa direction. Hors de sa vue, il tourna à nouveau vers le bar. Après tout, il avait encore le temps pour un ou deux cafés ! La Masai Greystone 250 qui dormait sur les quais pouvait bien attendre encore une petite heure. Il fit donc signe à ce serveur qu’il était bien incapable de replacer. Comme il s’exécuta efficacement, Night s’apprêta à demander son prénom…lorsqu’un froissement suivi d’un bruit étouffé l’interrompirent.
Un homme, ostensiblement plus petit que lui venait, à l’aide d’une canne richement ornée, de pousser son sac en toile et de le faire tomber au sol. Il prit place avec cet air supérieur qu’ont la plupart des parisiens nés avec une cuillère d’argent dans la bouche. Il savait que la place à sa droite était libre. Quel connard. Night baissa le regard pour jeter un œil rapide à ses affaires. Son paquetage c’était entrouvert, dévoilant une boîte précieusement enrubannée, estampillée Yves Saint Laurent. A en juger par son aspect, elle n’avait pas souffert de ce saut forcé. Night était donc assuré de la protection des 590€ dépensés à l’Avenue Montaigne. Lorsqu’il songea à comment il ferait parvenir ce débardeur hors de prix, l’inconnu l’interpella.
 
« Vous jouez l’ambiguïté à merveille.
 
Night releva la tête pour détailler son voisin. Quelque chose clochait. La moyenne d’âge masculine sur ce bateau avoisinait les 60-65 ans. La jeunesse était exclusivement représentée par quelques bambins ou par les membres de l’équipage. Or, cet homme n’en faisait pas partie. Fringuant (enfin…tout est une question de goût !), il arborait une tenue de vieux bourgeois mal fagoté, engoncé dans un costard tout droit sorti des années folles, avec une longue écharpe en cachemire mauve aux motifs broquards tout en dorure. Même son attitude transpirait la vieillesse précoce : il sortit un cigare et commanda un Negroni.
 
- Vous aurais-je coupé la langue ? demanda-t-il en pompant sur son Habanos.
 
Night cessa de le dévisager et retourna à son café, faisant mine de ne pas analyser plus que nécessaire.
 
- Non, je m’interrogeais sur vos manières.
 
- Interrogez-vous plutôt sur les vôtres mon brave ! Comme je vous le disais, vous jouez sur l’ambiguïté à merveille !
 
- Je vous demande pardon ?
 
- Mais oui voyons ! Jouer sur vos dualités pour exhumer les désirs profonds des autres, qui d’autre qu’un loup, un démon peut se targuer d’user de cette capacité sans même s’en rendre compte ?
 
Night observa, droit devant lui, l’immense miroir du bar qui reflétait les clients. Cet homme était-il humain ? Oui, ou alors, une créature avec peu de pouvoirs. Quelque chose en lui lui était familier. Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Peu prompt à se laisser malmener et berner, Night s’employa à rester impassible, sirotant son café.
- Laisser vos oreilles traîner vers ce genre d’individu serait le meilleur moyen de vous les faire couper…les vôtres faisant encore acte de présence, j’ai bien peur que vous vous trompiez Monsieur…
 
- Oooh…pas plus que vous lorsque vous avez échangé une fausse bague contre…une autre reproduction. Quel manque de discernement, s’en est consternant…
 
Le loup fronça les sourcils, le reste de son corps s’immobilisa, à l’affût d’un énième rebondissement. Quand soudain, comme une balle sortie de nulle part, il percuta.
 
- …Germain ?
 
Oui, cela devait être lui. Les mensurations, la démarche, la tenue et les tics de ce dernier collaient parfaitement. Mais par tous les saints, comment avait-il pu rajeunir ainsi ?
 
- …Voilà qui est mieux ! rétorqua l’intéressé en soulevant son verre fraîchement arrivé en guise de salut.
 
Night commençait à entrevoir ce qu’il se tramait ici. Plusieurs questions le taraudaient, mais une seule ressortait : cela avait-il un lien avec l’affaire qui (pré)occupait Angie ? Cela ne sentait pas bon, il devait prendre un peu de distance. Quand bien même il était physiquement plus fort que Germain, ce dernier, face à un ennemi, était aussi sournois qu’un rat.
 
- Ne prends pas cet air contrit Night ! Il te manque quelques éléments pour comprendre !
 
Était-il bon de perdre du temps en discussion ?
 
- Je crois qu’il serait intéressant que Brunilde se joigne à cette entrevue…
 
Lorsque Night amorça de se lever en se tournant dos au bar, une force inconnue enroula son cou et le tira sur le comptoir, écrasant fermement sa colonne contre le marbre poli. Le bras qui l’enserrait sans retenue fit pulser le sang à travers ses tempes et ses oreilles, écrasant avec grand soin sa jugulaire.
 
- Kh…
 
Pendant que Night observait son agresseur, Monsieur Fournier rassurait les personnes présentes dans la salle, qui eurent le bon goût de s’en aller sans esclandre, avec une dignité toute feinte.
 
Il sentit alors son corps se soulever et retomber violemment contre la plaque de marbre dans bruit de verres brisés. Ses organes avaient été secoués abruptement et ses os tremblaient. Le loup se demanda si le craquement qu’il entendait venait pas de son corps ou de la fissure de la roche. Le souffle coupé, bien loin d’avoir recouvert sa lycanthropie, Night cherchait de l’air.
Voilà pourquoi il ne se rappelait pas de ce serveur. Lui non plus ne faisait pas partie de l’équipage. Et sa force, tout à fait humaine au demeurant, était spectaculaire.
Il le lâcha mais sous l’impact, Night relâcha ses bras de part et d’autre du comptoir.
 
Revenu à ses moutons, Germain plaqua fermement sa canne contre le torse de Night, impulsant une expiration douloureuse. Il dégagea la chemise à carreaux fine et aplatit le t-shirt de sa proie pour y poser son verre.
 
- Je vais devoir tout te dire... dit-il en caressant les bordures de son verre. Brunilde nous rejoindra peut-être en temps voulu, quand elle ne sera plus assommée sous sa douche. Ou pas. Enfin…j’espère que c’est le cas, je n’ai pas encore demandé qu’on la tue. Cela fait des siècles que je m’y emploie, je me suis fait une raison ! Ah et je te serai gré de ne pas trop bouger le temps que je finisse ma boisson. Daniel est un peu brut de décoffrage mais d’une extrême précision ! Une chance pour lui que tu n’as pas encore totalement récupéré tes capacités. Tes yeux perclus de gris et de marrons me l’ont encore confirmé ! Laelia ne fait pas de miracle. Comme il est regrettable que vous ayez préféré vous éclipser prématurément de notre soirée en Suisse… J’aurais sans aucun doute apprécié vos coups de reins à tous les deux !
 
Il émit un éclat de rire grivois - légèrement aiguë - qui martela le crâne de Night. Lorsqu’il lui tapota le ventre, il sentit qu’il n’avait rien de cassé mais que l’onde de choc l’avait momentanément paralysé. Il était bon pour l’écouter bavasser encore.
 
- Hmpf…
 
- Chhh…tout doux. Donc, revenons-en à mon histoire. Je me suis un petit peu égaré. En même temps, qui pourrait me le reprocher ?
 
Il lorgna Night, si l’envie de soulever son t-shirt le prit, il n’en fit rien, la manière dont le tissu tombait laissait entrevoir les lignes abdominales très bien dessinées.
 
- Donc…je suppose que tu te rappelles de notre rencontre lors de l’affaire des Poisons. Ce fut ma première tentative pour me débarrasser d’une femme qui, je le savais, allait avoir un ascendant sur moi. Et même si j’admets apprécier les jeux de dominations en alcôve, ces derniers ne doivent pas excéder les frontières du lit. Cela dit, peut-être est-ce là que j’ai trouvé mon extrême patience... Quoi qu’il en soit, elle n’était pas la seule visée donc. A défaut de le tuer, il fallait bien entacher le Roi. Tu te souviens de lui ? Quel capricieux et fervent catholique ce Louis ! Enfin…nous pensions que la noblesse engagée dans cette histoire serait le terreau d’une révolution…mais ça n’a été qu’une hystérie collective jonché de cadavres. Il aura fallu attendre un siècle encore... ! Mais je ne t’apprends rien de l’Histoire n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit. Tu noteras mon dégoût pour la noblesse et l’aristocratie. Les hiérarchies par le sang qui préconçoivent la valeur d’un être par rapport à un autre ! Votre monde magique est resté coincé dans des âges arriérés. Pis encore. Vous profitez de la frivolité du monde moderne. Le Conseil tente de remédier à cela…ne trouves-tu pas cela juste d’instaurer une Démocratie ?
 
- Qu…quel rapport avec la bague… ?
 
Night se doutait que l’artefact avait une utilité. Mais restait à déterminer laquelle. Germain le gifla avec sa canne, faisant exploser sa lèvre inférieure. Les fourmillements dans sa mâchoire s’estompaient rapidement.
 
- Je t’ai dit de ne pas bouger ! Regarde ce que tu m’obliges à faire, sombre idiot ! Quel gâchis.
 
Night sentit l’humidité de son t-shirt. Le Negroni, pour ce qu’il en restait, c’était renversé sur son ventre et imbibait le tissu. Il frissonna et se rendit compte que son corps était davantage prompt à bouger. Il resta cependant docile. Pour comprendre l’étendue de ce que Germain venait d’enclencher, il devait profiter de sa loquacité. Il expira bruyamment, simulant une douleur pour feindre un état de faiblesse total.
 
- Je pensais me servir de Brunilde avec cette bague…mais elle ne l’a jamais portée. Je suppose qu’elle la trouvait trop hideuse. Cela n’a pas arrangé mes affaires. Ce bijou détecte les créatures puissantes…Il fallait bien que je l’offre à ma femme puisqu’elle se complait dans cet environnement inégalitaire. Un radar en vadrouille ! Voilà ce qu’elle aurait été ! Mais ses caprices… Evidemment la Comtesse Mila n’a pas le même carnet d’adresses que ma harpie de femme, mais c’est toujours mieux que rien. Je ne pouvais donc pas te laisser t’emparer du seul atout que j’ai pour le Conseil. Concernant la venue de ton amie et reine, je crois que cela relève d’un timing parfait ! D’ailleurs…elle aussi aura droit à une petite surprise.
 
Il regarda et s’adressa à Daniel. Ce dernier était resté fixe, bras croisés, presque endormi par toute ce blablatage explicatif. Comme Night le comprenait ! Germain était un être grandiloquent qui aimait s’écouter parler.
 
- Va donner le signal qu’on en finisse. Puis va t’occuper de Brunilde. Discrètement. Je me charge du louveteau. »
 
Restait encore une ombre : quand et comment ce sale petit révolutionnaire avait-il rajeunit ? Que le Ciel en soit témoin, dès que Daniel disparaitrait de la salle, Germain finirait avec un pied de verre en cristal dans la gorge.
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