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 Croisière Paris - Honfleur

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Night Elensar
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Night Elensar
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MessageSujet: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur Icon_minitimeDim 25 Aoû - 22:03

Paris. Un matin d’août. Le bateau venait d’amarrer pour une nouvelle escale. La plupart des passagers descendaient du navire pour profiter de la programmation touristique de la journée, pendant que quelques rares autres venaient embarquer. Ce n’était pas le cas de Madame Fournier. Cette quinquagénaire indécemment bien conservée - sans l’aide du botox - préférait tenir la jambe au barman qu’elle avait embauché il y a de ça déjà 4 mois. Après tout, elle lui avait rendu un service, il pourrait bien la maintenir alcoolisée avant l’arrivée de son mari.

«  Tu viendras avec moi pour la prochaine croisière sur le Danube. Germain ne pourra pas me le refuser. Il est plutôt satisfait de tes services et il m’a raconté comment tu lui avais sauvé la vie lors de l’affaire des Poisons. 

Elle porta son énième flûte de champagne à ses lèvres avec délicatesse comme pour arroser ses mots. Son bracelet, sertit de diamants de 24 carats, cliqueta contre le pied du verre avec presque autant d’élégance que sa propriétaire. Elle reprit :

- La comtesse est partie visiter la capitale française avec ses enfants. Ça te laisse toute la journée pour chercher ce que je t’ai demandé. Ne te fais pas prendre.

Elle regarda autour d’elle. A part eux, la salle du bar-restaurant était déserte. Même le pianiste, au bord de s’évanouir de fatigue sur son clavier, avait quitté les lieux après une brave nuit blanche.

- J’ai le bras long, mais pas suffisamment pour te sauver une deuxième fois.

Le serveur restait impassible, bien trop concentré sur l’entretien de son poste. Grand, droit, il n’en écoutait pas moins tout en briquant les quelques restes de vaisselle qu’il pouvait bien trouver ou en rangeant des bouteilles qui finalement n’avaient pas besoin d’être rangées.  Lorsqu’il voulut s’éloigner un instant - d’un pas ou deux, guère plus - pour ranger un bac dans l’étagère derrière lui, Brunilde attrapa doucement mais fermement son bras. Le décolleté de sa robe de soirée suivi docilement le mouvement de son corps et dévoila une poitrine généreuse et galbe. Night était persuadé qu’elle utilisait la magie pour effacer les traces de l’âge sur les zones les plus généralement marquées chez une femme : la gorge, la commissure des lèvres,  le dos des mains, la poitrine.

- J’ai tenu parole,  à toi de tenir la tienne.

Pour une fois, le jeune homme daigna répondre mais sur un ton à l’image de sa tenue : détaché.

- Je tiendrai la mienne. Il y a juste un point que tu as oublié, Brunilde. En tant que barman, je n’ai pas l’accès au pass des chambres.

- En effet. Cadeau de Peter.

Sourire victorieux, elle lui tendit la carte d’accès universel, coincée entre son index et son majeur aux ongles vernis d’un rouge carmin presque trop flashy pour aller avec le bleu nuit de sa robe. Elle avait pu obtenir ce sésame par son statut, cependant, Night était convaincu qu’elle l’avait subtilisé en utilisant d’autres atouts, ce qui le dégoûta encore plus que la sensation d’être un larbin depuis 4 mois.

- Tu soupçonnes ton mari de coucher avec une femme, mais lui, soupçonne-t-il que tu sautes le type de la blanchisserie ?

Un bruit sec retentit dans la salle vitrée. Ce n’était pas tant la remarque que la vulgarité qui l’avait profondément outrée et piquée. Il admit lui-même en son for intérieur qu’il avait utilisé un vocabulaire cru, trop cru, même pour lui. L’ennui et la sensation d’être une prison flottante à travers l’Europe le rendait aigre.

- Sur tes paroles ignobles, je vais aller dormir et attendre l’arrivée de Germain pour 14h. J’aimerais avoir une preuve pour l’heure du dîner s’il-te-plaît. »

Elle le gratifia d’un sourire tandis qu’il li fît un signe d’accord de la tête. Lascivement, elle se leva, quittant le haut tabouret dans un roulement de hanche pour rejoindre l’un des nombreux couloirs menant, par mille et un contournements aux cabines.

Night grogna. Jeta le torchon dans l’évier et observa la vue qui s’étendait sous ses yeux à travers la baie vitrée du restaurant. La Seine...et ce qu’il restait de Notre-Dame de Paris. De la pierre et de la tôle de chantier. Il ouvrit son gilet, retira sa cravate, déboutonna le haut de sa chemise, laissant entrevoir un torse un peu plus musclé qu’à l’accoutumée. Déjà plus à l’aise, il retroussa ses manches. Dévoilant un bras droit soumis à de nombreuses estafilades. Ces dernières ressortaient d’autant plus qu’elles étaient blanches, en contraste avec sa peau un peu plus bronzée par l’été.

Un souvenir du Palais des Gardiens dans lequel il avait tenté de pénétré. A moitié manchot, il avait regagné le monde des Humains, des Gardiens à ses trousses.  Entre temps, ses escarres avaient eu le temps de s’infecter. Fort heureusement, Germain et Brunilde se dépêchèrent de l’embarquer en Suisse alors qu’il était à moitié ivre pour oublier la fièvre et la douleur dans un de ces Winstub de montagne.

Voilà donc qu’il devait honorer sa dette. Il observa le pass, laissé sur le comptoir. Il ne savait même pas si Peter avait donné sa carte de manière volontaire, ou s’il ne s’était pas rendu compte qu’il lui manquait quelque chose. Si c’était le cas, Night devait se presser.


Dernière édition par Night Elensar le Mar 4 Fév - 22:10, édité 5 fois
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Angiela Legna
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur Icon_minitimeLun 26 Aoû - 2:55

Le soleil perçait à travers les volets. On pouvait y entendre les gazouillements matinaux des oiseaux et le roucoulement incessant des pigeons sur les toits voisins. Qui aurait cru qu’un hôtel aussi renommé que le Bristol, offrait ce type de réveil personnalisé. La suite n’en fût pas moins désagréable quand l’animateur radio me cria son énergie dans les oreilles.

<< Bon matin Paris ! Vous êtes en compagnie de votre animateur préféré Cauet sur NRJ. Il est présentement 6h00 AM. […] Aujourd’hui, on annonce une journée plus chaude qu’à son habitude, approchant les 30°C avec un faible taux d’humidité. C’est le parfait type de journée pour une sortie à la piscine, pas vrai Flor-…>>

Ma main se posa sur l’interrupteur de la radio posé sur la commode près du lit. J’avais omis de régler le système à alarme et non radio. Ça m’apprendra à ne pas utiliser mon portable. Repoussant d’un geste naturelle mes cheveux ébouriffés vers l’arrière, je regardais les messages sur mon téléphone. C’était insignifiant à quel point l’humain devenait dépendant de cet engin technologique. Même moi je ne pouvais en dire le contraire. C’était un essentiel dans mon travail, on ne pouvait pas me rejoindre autrement. M’enfin, il n’y avait rien, pas de message. Simplement un rappel pour l’heure d’embarquement sur le navire. Tant mieux, si ce n’était que de moi, j’aurais laissé le portable derrière.

J’étais en congés, de longues vacances bien méritées. Après une longue période de travail à remettre en place les pièces de ce qui semblait être un buste. Une nouvelle œuvre allait être annoncée au musée. La représentation en marbre du dieu grecque de la guerre, Arès. Pour un humain normal, tout ce que j’avais accomplis dans les derniers mois auraient menés à de l’épuisement si considérable que le burn out aurait été la seule option. Merci au peu de sommeil que j’avais besoin, sans quoi j’aurais pris encore plusieurs semaines à terminer ce casse-tête et j’aurais raté cette opportunité de naviguer sur les courants de France. Trois semaines tout incluses à Paris et petite croisière de la Seine à Honfleur sur un merveilleux bateau 5 ancres.

J’avais peut-être exploré bien des endroits, mais je ne me refusais jamais d’en découvrir d’autres.

<< Mademoiselle Winter, service aux chambres. Votre petit déjeuner est prêt, puis-je entrer ? >>

Si prise dans mes pensées que je n’avais pas entendu l’homme de chambre cogner à ma porte. Heureusement que sa voix portait et qu’elle m’avait extirpé de mes rêveries.

- Bien sûre entrez, la porte est déverrouillée.

D’un glissement de doigts dans les airs, le verrou sur la porte sauta sans un bruit. L’employé entra. J’accueillis l’homme d’une manière peu pratique en m’asseyant dans le lit, le drap remonté contre la poitrine et le dos nue. Oups. Enfin bon, il devait avoir l’habitude, je ne devais pas être la première à répondre avec autant de vêtements qu’un chérubin. Les cheveux en bataille, les yeux éblouit par le soleil mais le visage aussi doux qu’un ange, je l’accueillis avec un sourire matinal dès plus chaleureux.
 
Bon matin, désolé de ne pas vous avoir entendu. J’étais encore légèrement endormie
.
L’homme se racla la gorge en me regardant. Il en fit presque renverser son charriot. Il se repris malgré sa maladresse en retirant le couvercle d’argent et présentant sa cuisine.
 
- Ce n'est rien Madame Winter... Alors hum... Pour le petit déjeuner, notre chef vous a préparé de somptueuses danoises aux framboises, accompagnés d’un jus d’orange biologique fraîchement pressé. En accompagnement, des fruits frais encore congelés, tel que demandés. Vous avez aussi votre sachet de thé blanc à la pêche, ainsi qu’une rose bleue, offerte par la maison. Vos préférés à ce qui semblerait ?
 
Oui, bien qu’elles soient fausses, leurs couleurs m’épatent toujours.
 
- Notre chef nous a fait courir les fleuristes de la ville pour vous.
 
Et bien vous le remercierez en lui communiquant mes sincères remerciements.
 
- Bien madame Winter. Bonne appétit à vous et excellente journée pour votre premier jour sur la Seine.
 
Merci à vous !
 
J’accompagnais mes remerciements avec un sourire jusqu’à ce que la porte se ferme derrière le jeune blondin. Un rire s’échappa de mes lèvres. J’avais quitté la vie de château, mais les formalités me suivaient encore et toujours. 

Je finis par sortir de mon lit afin de m’attaquer au petit déjeuner et en commençant à me préparer pour la journée. J’avais opté pour une garde-robe légère compte tenue de la météo qui annonçait du soleil durant la quasi-totalité de mon séjour. Adoptant la petite robe d’été blanche à fleur, j’avais soigneusement lissé mes cheveux, pour finalement me couvrir d’un grand chapeau aux mêmes teintes que mes escarpins rouges.
 
Tenue prête, maquillage parfait et déjeuner terminée, je pris le minimum pour mon court séjour en bateau, prenant soin de bien ranger derrière moi. Dans tous les cas, j’allais revenir ici pour la fin de mon voyage et la chambre resterait à mon nom.

Une voiture m’attendait devant l’entrée de l’hôtel. Annonçant à peine mon départ, les chasseurs accompagnèrent leurs salutations d’un sourire et d’un service hors pairs jusqu’à la Rolls Royce. Une brève course jusqu’au port s’écoula. J’avais été invité sur ce bateau par des amis du directeur du musée. Semblait-il que ça aurait dû être lui qui aurait profité de cette excursion, mais le travail s’accumulant pour la nouvelle exposition lui en empêchait. Tant pis pour lui, tant mieux pour moi.

Posant mes Ray Bans noir sur mon petit nez délicatement retroussés, j’observais l’embarcation. Il n’était pas très vieux, encore très propre. Il n’y aurait certainement pas énormément de personnes à bords lors de ce circuit. J’étais curieuse de savoir quel genre d’amis du directeur pouvait se permettre un tel luxe.

-  Eh bien, c’est plutôt charmant.
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Night Elensar
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur Icon_minitimeMer 30 Oct - 21:14

«  Je crois que ça t’appartient.

Night tendit le pass à Peter, occupé à fourrer les draps blancs à peine maculés dans une machine à laver géante. Peter était métis, bien bâtis, avec une stature imposante mais continuellement détendue. Avec un mètre 95, il pouvait entrer à demi dans la bouche géante de l’appareil.

- Je me disais bien que je l’avais perdu ! lâcha-t-il en écho.

Son visage, crispé naturellement par ses tâches quotidiennes, c’était légèrement détendu : il était véritablement reconnaissant. La compagnie de croisière aurait été obligée de réinitialiser chaque pass s’il avait signalé son égarement dès aujourd’hui. De fait, il était presque inconcevable qu’il eût gardé son job. Il sortit de la machine, manquant de peu de se cogner la tête, puis il saisît et rangea la carte avec précaution dans l’étui au bout de sa chaînette de salopette.

- En réalité, tu ne l’as pas vraiment perdu. C’est Brunilde qui l’a pris pour moi. Sois plus vigilant. Coucher avec une femme comme elle n’est pas ce qu’il y a de plus raisonnable. admit Night.

Des yeux d’un ambre profond croisèrent ceux d’un bleu de minuit avec incrédulité.

- Je ne relèverai pas ta mise en garde, je trouve, Night, que tu es très mal placé pour donner des leçons, en particulier en matière de femmes. Je peux savoir pourquoi tu as besoin de ce pass ?

- Brunilde veut que je retrouve un bijou qu’elle n’a jamais porté mais que son mari lui avait offert il y a 3 ans. Dans la chambre de la Comtesse Mila. Elle soupçonne Germain d’adultère.

- La voilà bien mal placée.

- N’est-ce pas ? Si tu fais ça pour oublier la mort d’Ayana, ce n’est pas le bon moyen.

- Mon ami, ni toi, ni moi ne sommes responsables de sa mort. Ce qui s’est passé au Palais des Gardiens est de la responsabilité de ces chiens. Ils l’ont laissé pourrir jusqu’à ce que l’infection ne puisse plus être stoppée. Ma seule consolation est de savoir qu’elle a vécu quelques minutes de liberté avant de rendre son dernier soupir.

Ayana était morte dans leurs bras, très peu de temps après leur évasion. Peter et elle étaient enfermés depuis bien avant  Night dans les sous-sols du  Palais des Gardiens en attendant un soi-disant transfert. Mari et femme s’étaient retrouvés ici pour deux motifs : terrorisme (pour avoir défendu leur territoire contre un rapt de mercenaires envoyés par le Conseil de la Coexistence dans un but obscur. Et, de manière expéditive car entachant la réputation d’un parti démocratique bien sous tous rapport : une union contre-nature ou tout du moins, impure. En effet, si Peter était né d’une famille ancienne de loups-garous, Ayana était le fruit d’un chaman et d’une simple humaine. Ni l’un ni l’autre ne possédaient l’immortalité ou la longévité. Voilà pourquoi elle attrapa, ce que l’on supposait être, une pneumonie. A un stade tellement avancé que même si Peter et lui étaient tombés sur un médecin ou un sorcier, il aurait été impossible de changer le cours des événements.

Les deux prisonniers avaient ensuite pris un chemin différent. Peter avait trouvé Brunilde avant Night, par pur hasard contrairement à lui.

Night soupira aux souvenirs de cette clairière où Ayana était morte et où son ami et lui l’avaient enterrée, à la hâte. Peter reprit, avec une voix profonde et métallique qu’il n’avait que lors d’accès de rage sous sa forme lupus :

- Mon deuil ne se fera que lorsque nous aurons la peau de ces salauds. Ce que je fais de ma vie entre-temps n’a aucune importance. Brunilde peut m’offrir l’occasion que toi et moi nous n’avions pas pu saisir. Agirais-tu différemment à ma place ?

Il fallait admettre que non, mais là n’était pas la question, et quand bien même le grand brun voulu répondre, son comparse ne lui en laissa pas le temps, brandissant le pass à peine rendu sous son nez.

- Fais ce qu’elle te dit. Salis-toi les mains pour obtenir ce que tu veux. Il n’y a que comme ça que ça marche tu sais. »

Night ne répondit pas à Peter. C’était inutile, au fond, il savait que c’était vrai. Il se contenta donc d’attraper la clé rectangulaire.

*
* *


Couloir des cabines 271 à 280.
Vêtu d’un bleu de travail rabattu, le cliquetis d’outils couvrait ceux à peine perceptibles  d’une bulle de chewing-gum qui éclatait et d’une musique de « sauvage ».
Enivré par la menthe glaciale qui lui brûlait la langue, l’électricien d’une heure ou deux, se dirigea en rythme vers la suite familiale 278. Lorsqu’il referma la porte, il fût à l’abri des caméras de surveillance. Il tourna le loquet pour s’assurer que personne ne viendrait le déranger puis passa l’entrée pour accéder à la chambre de Madame Mila, jouxtant celle de ses enfants. Il vira ses écouteurs sur le lit. Ces derniers libérèrent le son, camouflant le bazar qu’il allait mettre d’ici quelques minutes.

...Locked in a hotel...
SENORITA ROCK COVER:

Night regarda autour de lui, s’arrêta un instant sur la baie vitrée qui n’offrait rien de plus qu’une vue sur la Seine et des arbres, le long des quais. Il songea un instant à se jeter par-dessus bord mais revint à sa mission principale. Où une femme pouvait-elle bien cacher une bague offerte par son amant ?
Sur elle..., songea-t-il un instant. Mais cette idée, synonyme d’échec inévitable, n’était même pas à imaginer. Sans plus attendre, il se lança précautionneusement dans ses recherches.
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Angiela Legna
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur Icon_minitimeMar 26 Nov - 6:16

Devant les yeux émeraudes pour les humains, mais rubis pour les impures, l’ex directrice posa son regard sur les environs avant de se retourner, bâtons de lunette au coin des lèvres, vers le conducteur de sa voiture de transport. Il en sortie du coffre la valise de madame, la posant près du quai d’embarquement. Un sourire de remerciement et un battement de cil en guise de pourboire, l’homme repartie de la même façon qu’il était arrivé.

- Bon, allons voir ce petit bijou. Espérons que Charles sait montrer généreux en m’offrant une petite bouteille de champagne à ma chambre. J’en serais presque déçue autrement. Ajouta t’elle d’une pointe ironique avant de prendre le pas, poigner de valise en main.

L’embarquement sur le navire se fit dans un service hors pair. Nous étions sûr de la haute gamme, le service ne pouvait être que 5 étoiles, surtout à l’inauguration, les critiques auraient fait coulés le bateau autrement. On lui prit sa valise, même fonctionnement qu’à l’aéroport, elle serait conduite à sa chambre.

- Cabine double, sur pont supérieur ?  

S’interrogeant sur l’état de sa chambre, il était vrai que l’équipe n’avait été avertie qu’à la dernière seconde du changement d’embarquement. Il ne lui aurait certainement pas laissé une chambre aussi spacieuse et demandé, sinon.  Le directeur était influant, mais elle ne se demandait pas si, au contraire, il ne s’agissait pas d’un arrangement fait par l’ex amante de Charles, qui elle aussi, était sur le navire.

Comment savait-elle tout ça ? L’inconvénient des humains, c’est d’être entouré, malgré eux, par des créatures aux multiples talents. Ce qui n’épargnait pas notre belle albinos qui avait des dons de télépathes et qui avait eu connaissance de la liaison de son directeur avec une rédactrice magasine, chargé de parler des ‘’tendances et nouveautés 2019’’. Il serait bon de vérifier plus tard si elle était l’heureuse voisine qui serait en forte déception de constater l’absence de son amant.

On fit le tour des installations à la dame, lui montrant les endroits de réceptions, de restaurations et les quelques salles communautaires servants à des réunions, aux visionnements de films et terminant avec la pièce principale et aimés de tous, le resto-bar. Bon, on dit resto bar, mais c’est plus un lieu ou le barman est centré dans la pièce et où les gens viennent manger des cacahuètes, jouer aux échecs ou aux cartes tout en sirotant un bon bourbon sur glace. Un vieux flashback lui revint en voyant la salle qui, à l’époque, à la Nouvelle-Orléans, on y entendait du jazz et où les hommes fumaient les cigares comme des cheminés. L’air en était étouffant, mais l’ambiance en était autrement. C’était festif et joyeux. Un rictus traversa le visage de la belle pour venir se poser sur ses lèvres alors qu’elle plongeait son regard sur une table en coin de pièce qui était disposés de la même façon que dans ses souvenirs. Sa main caressa sa cuisse, se rappelant du contact que l’homme avait posé sur sa peau il y a, quelques années auparavant.

Rapidement, la visite continua, la ramenant à la réalité. L’employé de service en profita un instant pour parler à son confrère derrière le bar, un homme plutôt grand au teint foncés. Il semblait faire le plein de serviettes et de torchons. Préparant l’éventuel accueil et soirée. La jeune Legna en profita pour divaguer dans la pièce, s’offrant le plaisir de regarder les alentours et par-dessous, les grandes fenêtres béantes. Bien que son attention semblât ailleurs, elle était en fait aux aguets, écoutant tout ce qui se disait dans la pièce. Elle n’avait pas les sens sur développés comme les loups garous avec leurs ouïes perçante, leurs vues profondes et leurs odorats incroyable, mais savait capter l’esprit des gens dans la pièce pour avoir une idée de leurs états de pensées et leurs réflexions.
 
Il n’en fut pas surprenant pour elle, d’entendre les compliments flatteurs de certains. Faute d’avouer, Angie était à moitié ange après tout, elle était bénie par le divin. D’un autre côté, elle portait l’ombre du pêchée, chose qui s’harmonisait assez bien et qui créait l’envie et la convoitise parfois. Parlant de convoitise, une personne dans cette pièce n’appréciait guère la présence de notre Legna favorite sur le bateau. La jalousie se faisait sentir à des mètres à la ronde. L’albinos repoussa ses cheveux derrière son oreille avant de croiser du regard une femme âgée qui arborait pratiquement son poids en bijoux et en maquillage, type fond de teint et crème anti-ride. Le naturel d’Angie lui offrait le plaisir de ne pas avoir besoin de se genre de produits pour étinceler. Bon, okay, l’immortalité lui offrait aussi la jeunesse éternelle, mais que voulez-vous ?

L’obsession pour le jeu et la compétition de notre demoiselle fut son dévouement pour s’avancer et s’adresser à la dame qui détourna le regard tel un chien fautif.

- Excusez-moi ? Vous savez l’heure du départ ? Je n’ai pas encore eu la chance de voir ma chambre et le planning du voyage y est.

L’innocence de son regard et ce sourire naïf ne détrônait pas notre reine de la manipulation. Quand votre identité doit rester secrète, il est normal de savoir jouer ses cartes et d’agir en conséquence d’être une autre personne.

Angiela resta droite, avec grâce, laissant paraître une posture naturelle chez celle-ci. Ses mains étaient liées contre son bas ventre et son regard ne quittait pas la moindre seconde notre quinquagénaire. S’il n’y avait aucun homme sur le navire aujourd’hui pour satisfaire ses désires durant le voyage, cette dame serait son dévolu, son jouet, pour la durée du séjour.

Attendant pourtant la réponse de la femme avec l’idée déjà de la piquer de son venin, un homme de son âge ou plus vieux, s’interposa entre eux. Surement le mari de la dame qui venait, non pas sauver sa femme, mais plutôt admirer de plus proche le bijou qu’était notre Russe.

- Nous devrions lever l’encre un peu avant 11h, je dirais d’ici la prochaine heure. Vous devriez assister au départ sur le pont extérieur, ils serviront un verre de vin et débuteront la croisière par un discours de bienvenue.

La main flétrie de l’homme prit la sienne pour la porter à ses lèvres et embrasser le dos de celle-ci. Les iris de notre belle inconnu s’attendrie de politesse. Chose qui ne semblait pas faire le bonheur de mademoiselle botox.

- Je vous remercie énormément, c’est ma première croisière fluviale et je ne connais pas le fonctionnement, ni la routine de celle-ci.

L’accent anglais de notre belle ange déchu était délicieux aux oreilles. D’origine Russe, elle avait perdu son accent avec les siècles, mais savait encore l’avoir dans certaines situations. Elle parlait un français fluide, laissant tout de même planer le doute sur sa nationalité.

- Joignez-vous à nous, il est important de se faire des connaissances lors d’une croisière, surtout dans un espace aussi clos et restreint qu’un navire 4 étages. Vous pouvez inviter votre conjoint également.

Se permettant de reprendre sa main et lâchant un rire presque enfantin, elle poursuivit sans décrocher son regard de son interlocuteur.

- Je n’ai pas de conjoint, en fait je suis venue seule. Je représente mon employeur, mais bien sûre, oui, il me fera plaisir de me joindre à vous.

- Vous m’en voyez désolé jeune fille.  Dit-il faussement, son regard brillant presque comme s’il venait de trouver le joyau de ses rêves. Sa femme en serra la mâchoire avant de se lever, prononçant son nom avant de quitter la pièce, un faux sourire sur les lèvres. Appelez-moi Germain et à plus tard, mademoiselle...?


-Winter, Rose Alexia Winter. La présentation s’en suivi d’un sourire avant de laisser l’homme quitter, rejoignant sa femme. Bon… Je pense qu’on va pouvoir s’amuser.

Aussi tôt que l’homme s’éloigna, l’employé de service revint près de l’historienne pour lui faire terminer sa visite et ainsi la mener à sa chambre.

Les couloirs des bateaux de croisière fluviales étaient assez étroits. Disons que d’y passer à trois étaient impossible. Les murs ne semblaient également pas très épais, puisqu’on y entendait l’équipe de ménage y faire son travail au son des remix des chansons populaires. Il en serait fâcheux de ne pas pouvoir dormir la nuit si elle y entendait les ébats de ses voisins. Roulant des yeux, chassant cette idée, l’homme se retourna pour lui ouvrir la porte, cabine 275. S’offrant l’entrée de son nouveau chez soi des prochains jours, elle donna congé à son guide, lui offrant une généreuse somme en guise de remerciement. Il quitta, en fermant la porte derrière lui, étouffant ainsi les bruits à l’extérieur de la cabine.

- Ah… enfin… Dit-elle en se laissant tomber à plat ventre sur le lit double. Et maintenant, voyons voir si mon pari est gagnant ou perdant.

Relevant la tête, il était triste de constater, qu’effectivement, il n’y avait pas de bouteilles de champagnes. Petite moue sur le visage, elle prit le téléphone de cabine, demandant qu’on lui fasse livrer une directement à sa chambre.
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur Icon_minitimeJeu 19 Déc - 22:59

Une cabine, bien qu’ayant les critères puis la dénomination de « suite », ne pouvait être aussi vaste qu’un appartement de luxe, mais cette théorie ne s’appliquait guère à la situation car Night n’eût pas la tâche facile malgré la surface limitée à prospecter. A bout de patience, il finît par éructer, injuriant mentalement Dame Mila d’avoir été - il le supposait - trop naïve, Germain, trop frivole et Brunilde, trop colérique et perfide.
Il avait eu beau passer au peigne fin la salle de bain, les armoires, les chevets, le bureau et même le lit : rien. Alors pour se donner bonne conscience auprès de sa relative bienfaitrice, il fouilla dans les bagages, veillant à remettre à l’identique le moindre pli de tissu. Cependant l’initiative fût vaine : il n’y avait rien non plus. Restait encore la chambre des enfants... Par principe il s’y refusa : ils ne devaient pas pâtir de l’impureté et de l’ingérence des adultes et, sans véritable fondement après tout, Night était persuadé que toute mère avait ce genre de diligence. Ainsi la Comtesse ne se permettrait pas de mêler la chair de sa chair à la souillure de l’infidélité qui devait inonder les draps de Germain, pas même les siens.
C'est pourquoi, le lycanthrope se résigna à la première hypothèse qu’avait formulée son intuition : Mila portait sur elle le bijou offert par son amant.  Toute la question était maintenant de savoir si l’incident diplomatique qui en résulterait serait propulsé par une véritable provocation ou par l’ignorance quant à la véritable provenance de l’objet. Brunilde Fournier, triple sorcière qu’elle était, se moquerait bien de ce genre de détail.
De fait, Night haussa les épaules. Le gérant de ce palais flottant était dors et déjà coupable et condamné par sa femme songea-t-il en reprenant son matériel d’électricien. Lorsqu’il s’apprêta à passer la porte, son bipper vibra et cliqueta bruyamment : code rouge.

Employé docile et consciencieux, il s’empressa de quitter les lieux, prenant contre son gré l’allure d’un suspect fuyant une scène de crime. Cette sensation désagréable qui le tirailla le long des couloirs et des ponts ne se tarît que lorsqu’il se fît la promesse d’expliquer à Monsieur Fournier (fourre-né plutôt) que le libertinage était passé de mode et qu’à jouer les Valmont on s’attirait les foudres d’une Merteuil.


En passant par la porte privée donnant sur les locaux de l’équipage afin de rejoindre au plus vite les vestiaires, Night faillit fracasser le nez de Sophie. Cette grande demoiselle à la tenue guindée et aux cheveux clairs s’écarta de justesse. A la fois réceptionniste et gestionnaire de cette fourmilière, elle se trouvait dans un état de stress permanant. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que c’était elle qui l’avait bippé. Aussi ne prit-il pas la peine de s’excuser, enchaînant sa course en sachant qu’elle lui emboîterait le pas le plus naturellement du monde. Sans surprise car comme à son habitude, la jeune femme aux cheveux clairs et à la voix un chouïa sur-aiguë  débita un flot de paroles à la vitesse d’un rembobineur de cassettes VHS. Elle le sermonna certainement, le questionna sans aucun doute au sujet de sa nouvelle tenue mais il ne l’écoutait pas. Depuis des semaines qu’ils travaillaient ensemble, il avait appris à ne retenir que l’essentiel et à ne pas perdre de temps en paroles inutiles.

« ...275...pas de panier d’accueil...champagne...Madame Winter...tout de suite... »

Et pour une raison qui lui resta obscure de courtes secondes, Night ne comprit pas pourquoi Sophie s’était tût d’un coup. Il tourna la tête vers elle, à demi-nu, prêt à enfiler chemise et gilet, attendant une dernière indication mais visiblement, elle ne viendrait pas. Les cheveux blonds et la peau pâle de sa collègue relevaient allègrement le cramoisi de ses joues. Ses yeux, affolés, ne savaient plus où se poser. Où qu’ils aillent, ils semblaient s’être dirigés vers le soleil, cherchant à s’en protéger tout en ayant envie de regarder. Finalement, elle baissa simplement la tête pour fuir son regard interrogateur et se nicher dans la sûreté froide et sans phéromones d’aucune sorte que proposaient les joints du carrelage au sol.

« Euh...je... balbutia-t-elle en guise de reprise.

Night retînt un soupir d’exaspération : il n’avait pas la tête à ça. Néanmoins, un sourire en coin apparu sur son visage. Cela faisait un petit moment que son ego n’avait pas été flatté, même s’il ne trouvait plus aucun intérêt aux femmes facilement impressionnables ou trop timides.

- Tu me disais le millésime, Sophie.

- Ah...oui, oui... Dom Pérignon. Brut. 2002. 75 cl.

En reboutonnant sa chemise, Night se rappela qu’il s’agissait là d’une des bouteilles les plus chères du bateau. La cliente était de marque.

- Tu devrais la fermer entièrement et mettre le nœud, lui relança Sophie. Si les patrons te voient... »

Et la réceptionniste disparu, appelée par l’urgence d’autres demandes de clients plus ou moins éminents. La mise en garde n’étant donc pas achevée, le loup la considéra comme nulle et non avenue.


*
* *


Lorsqu’il se présenta à la porte de la suite 275 - celle qu’occupait une certaine Madame Winter - Night se redressa, se tenant aussi droit que possible sans être raide, afin de tenir le plateau demandé avec élégance et professionnalisme, malgré son poids - insignifiant pour sa lycanthropie mais bien compliqué à gérer pour un humain et ainsi devait-il paraître. Il tenait à faire oublier les largesses qu’il s’était autorisé avec son costume. Enfin, il se racla la gorge, espérant adoucir la voix sombre et grave mais pas caverneuse qu’il arborait quotidiennement. Il toqua et s’annonça ensuite comme de coutume :

«  Service de chambre Madame Winter.

Sans mot à la porte, il entra. Il s’agissait d’un présent de la part de la compagnie, demandé de surcroît, il était donc inutile de patienter. Par ailleurs, son ouïe fine avait écarté tout risque de tomber sur un moment gênant comme certains de ses comparses avaient pu en faire les frais de temps à autre.
Sans prêter attention à la présence de l’occupante des lieux - par pure discrétion - il déposa le plateau sur une petite table en noyer sculptée et vernie entourée de deux fauteuils à oreilles. Il reprit machinalement.

- Monsieur et Madame Fournier et la société qu’ils représentent tiennent à vous saluer et à vous accueillir avec un Dom Pérignon accompagné de macarons pêche des vignes. Et pour ce fâcheux retard, nous vous proposons également une sélection de mignardises sucrées. »

Les mets étaient soigneusement protégés dans des écrins estampillés respectivement « Ladurée » et « Hermé », deux grandes institutions parisiennes dont la renommée n’était ni à faire ni à prouver. Pour des néophytes, tout ce fatras ne pouvait se retrouver que chez un bijoutier haut de gamme, certainement pas chez un pâtissier. Night ne mentionna pas le bouquet de roses aux couleurs pastelles, élément de décoration ne visant pas à être dégusté, cela aurait été inconvenant. En pensant à ces fleurs, quelque chose le poussa à redresser le regard vers sa cliente.


Dernière édition par Night Elensar le Lun 23 Déc - 21:47, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur Icon_minitimeVen 20 Déc - 0:27

En attendant, le délice de ses caprices, l’ange déchu avait entamé le rangement de ses affaires. Se permettant un peu d’aise, elle posa son téléphone dans l’enceinte multifonction près du lit. La sonorité était agréable, loin des vieux bruits de cane. On voyait bel et bien la qualité de l’appareil. Laissant Katy Perry défilé dans la pièce, elle se joignait à elle tout en chantant sa chanson du moment ‘’Harleys in Hawaii’’.

Continuant son organisation, posant soigneusement ses robes dans l’armoire, histoire de ne pas les froisser, ainsi que les autres habits aux tiroirs, pour le peu qu’elle avait emporté avec elle. Il ne fallait toutefois pas oublier les quelques pairs d’escarpins que madame était fière d’avoir prise pour l’occasion.

Bien qu’elle adorât les robes surmesure, ce n’était rien à côté des chaussures de créateur, dont les escarpins. On aurait pu croire que c’était dû à sa taille moyenne et qu’elle cherchait à surplomber ses confrères, mais non. Ce n’était pas une question de taille, juste de goût, de bon goût.

De l’autre côté de la cabine, près de la salle de bain, toujours en chanson et dans sa gestion matérielle minutieuse, elle n’entendu pas les premiers coups contre la porte, ainsi que celle-ci s’ouvrir. Généralement alerte à ce genre de situations, elle fut heurtée par la surprise quand elle se retourna et qu’une ombre fit son apparition dans sa vision périphérique. Non seulement l’ombre avait une posture imposante, mais une odeur et une aura que bien loin d’elle d’oublier. Elle se permit de se moquer de l’univers et des coïncidences probable en pensées. Dans des gestes naturelles et gracieux, elle se posa contre le muret de la salle de bain, mordillant l’ongle de son pouce. Tel un enfant – ou sous une excitation – qui tentait de se contenir. Le second bras sur le ventre, tenant le premier en place, les jambes croisés avec aisance, tout en supportant son corps qui se faisait désireux dans cette petite robe d’été.

Elle le laissa monologué avec sérieux et professionnalisme, mais avec impatience. Le sourire sur ses lèvres se faisaient de plus en plus rayonnant de malice. Le rouge de ceux-ci ne faisait que faire sortir d’avantage ses iris rubis. Elle attendit le moment opportun qu’il ferait en se retournant vers elle. Comment pouvaient-ils avoir été aussi ignorant et ne pas avoir senti leurs présences à l’un et l’autre. Était-ce la vieillesse qui les trahissaient ? Ou simplement l’époque moins ardus qu’aux siècles précédents. Pourtant, le conseil était encore partout, resté sur ses gardes étaient fortement recommandés. Non, ils n’étaient pas devenus faible, au contraire, c’était l’inverse à 100%. Ils étaient rendus si fort à ce jeu de la cachette qu’ils étaient maintenant presque impossibles que de les localiser même à quelques mètres autours et même s’ils étaient devant nous dans une foule.

- Déception, moi qui n’aime que les roses bleus. J’imagine que j’irais me plaindre à vos supérieurs pour ce fâcheux écart ?

La voix de l’ancienne directrice et dame de court du clan elfique se fit mielleuse comme à chaque fois qu’elle se la jouait arrogante, avec une petite pointe d’humour.

- J’avais demandé la bouteille la plus chère, mais je vois qu’il y a quelques choses de plus grandes valeurs sur ce navire…

Donnant un coup de hanche pour se redresser et tout en se débarrassant de ses souliers, elle se dressa sur son lit de drap blanc et s’approcha du garçon de service, tout en s’arrêtant sur la pointe du matelas. Elle le surplombait de peu, mais juste assez pour le regarder avec encore plus de malice. Elle se permit de se pencher vers l’avant, l’attrapant par ce qu’il était du collet de son chemisier. Angie releva les yeux vers le lycanthrope avec un sourire malin, avant de tirer un peu sur le tissu pour le faire avancer plus près. Quel rude, se présenter ainsi avec peu de convenance et une tenue peu adéquate pour le travail – quoi que bien plus agréable à regarder ainsi – . Chose qui était réciproque pour lui, qui avait une vision en avant-scène de son décolleté.

- … Que fais-tu ici… Night ?

Les doigts habile de la Russe vint serrer un de peu trop fort le colle de l'homme, expressément. Observant et attendant la réaction de l’homme aux yeux bleu de nuits.
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur Icon_minitimeSam 28 Déc - 15:35

Retrouver un ami de longue date a quelque chose qui relève du soulagement et de l’inquiétude : il est le témoin, si ce n’est la preuve matérielle, d’un passé flouté sporadiquement par le temps qui s’égrène.

Sur le coup, Night ne sût ce qu’il ressentait. Il avait été tellement confiant vis-à-vis de sa routine professionnelle qu’il avait oublié de se prémunir de ce genre de déconvenue grâce à ses sens de lycanthrope. Non pas que rencontrer Angiela Legnä le contrariait, mais cela trahissait un manque cruel de prudence. Lorsqu’il croisa les yeux améthystes de sa comparse, il se jura d’ailleurs de ne plus se laisser berner par le quotidien assommant de l’hôtellerie-restauration.

Passé ce léger malaise, il ne sût toujours pas ce qu’il ressentait, pis encore, ce qu’il devait faire, quelle attitude adopter. Son ingérence face à l’imprévu luit fît se sentir gauche et heureusement il ne le laissa pas transparaître le temps - très court - que la jeune femme et son éternel enthousiasme décident de l’aborder avec amusement et familiarité :

Au premier abord, il prit note des remarques piquées, ne sachant pas s’il s’agissait de propos sérieux, visant à le réprimander ou le complimenter. Cette incompréhension le fit encore plus se sentir benêt, chose qu’il n’était pas en temps habituel (encore que).
Peu importait, Angie le saisît fermement par le col de chemise pour l’attirer vers elle. Il se laissa faire sans broncher, prenant garde tout de même à ce que les doigts fins et blancs de la jeune femme de frôle pas son collier dans un geste maladroit. Une médaille de l’archange St. Michael et un pendentif en grenat, respectivement importés d’Italie et d’Inde, retenus à son cou, par un cordon en cuir. Voilà quelques temps qu’il l’arborait et il devait admettre que ce bien était efficace.

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Par jeu de malice, la princesse - ou Reine si l’on prenait en compte que son frère avait abdiqué de son propre chef - le surplombait grâce aux centimètres du lit. Loin de se laisser intimider (il en fallait d’ailleurs beaucoup pour y arriver) et par réflexe fraternel, il saisit délicatement mais fermement la taille de la jeune femme pour la porter brièvement et lui faire retrouver le sol ainsi que sa taille standard. Il fit fi de la vue sur le décolleté, quoi que son mètre quatre-vingt-un face au mètre soixante-sept ne l’empêcherait certainement pas d’en profiter, mais avec une distance raisonnable. Il songea alors que de toute manière, même s’il était loin de connaître parfaitement les courbes d’Angie, il les avait déjà vues, comme de nombreuses autres lorsqu’il était à la cour du Roi Zamatry, puis à celle de Cloud.

En repensant à ce détail, Night rumina. Sa réputation l’avait marqué au fer rouge, faisant partie probablement de son charme à un moment donné, comme son incommensurable grande gueule qu’il gardait à présent close bien malgré lui.
D’un léger mouvement d’épaules, il reprit contenance et toisa Angie d’un air bougon :

« Comme tu le vois je travaille. D’ailleurs en ce qui concerne tes roses, tu te doutes bien que ce n’est pas moi qui choisis. - Il se souvenait encore un minimum de ses goûts. - Je peux m’arranger pour t’en trouver des bleues si tu le souhaites.

Cet enchaînement sobre et trop professionnel n’était pas nécessaire mais Brunilde l’avait travaillé avec suffisamment de sévérité pour qu’il n’adopte pas d’autres manières face à des visages pouvant être familier. Quoi que l’emploi de la deuxième personne indiquait clairement une faille. Il ne tirait aucun plaisir de sa situation : le métier qu’il partageait avec ses collègues, il le trouvait vulgairement ingrat. Un commercial pouvait encore s’enorgueillir de pigeonner un client emmerdant et de toucher une commission. Pour les autres, le rapport entre le pourboire et l’impolitesse de certains ne valait pas le coup selon lui, et ce n’était pas qu’en rapport avec sa nature de loup.

Qu’il était loin le temps où la couronne l’envoyer déchiqueter quelques militaires. Il revenait, plongeait dans des bras, dont il tairait les noms, avant ou après avoir festoyé avec ses frères, Sun, Flo et Elemen. Ou Punk son meilleur ami. Il grogna encore. Il était quitte de Brunilde.

Alors qu’il s’apprêtait à défaire l’emprise d’Angie sur sa chemise, il lui sourit délicatement, retrouvant une forme de sérénité sur les traits de son visage.

- Tu sais quoi ? Les couleurs pastelles sont moches sur des roses. Je t’en rapporterai des bleues. Mais avant...

Il saisit habilement la bouteille de champagne pour faire sauter le bouchon. La tradition voulait que, même si le client faisait une croisière en solitaire, les verres de bienvenue étaient toujours pairs. Il servît élégamment, comme il l’avait toujours appris, puis pour veiller à ce que personne ne les écoute, bien que la suite devait être insonorisée, il installa un disque qui traînait sur le vieux gramophone posté dans une succession d’étagères encastrées, à la façon des vieux appartements parisiens.

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Le soleil d’été perçait avidement la baie vitrée et brûlait tout ce qui pouvait se trouver dans ses rayons.
Night s’installa sur une chaise, le dos droit, croisant les jambes avec désinvolture, et porta vers Angie sa flûte de champagne pour trinquer.
Il fallait avoir une discussion sérieuse. Sur l’Ecole, qui certes, au mois d’août, était en vacances, mais surtout sur ce maudit Conseil.

- Prendre des vacances par les temps qui courent, est-ce bien raisonnable Reine Legnä ? »


Dernière édition par Night Elensar le Ven 3 Jan - 19:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur Icon_minitimeMer 1 Jan - 19:14

La réaction du Lycanthrope ne fut pas surprenante, bien que décevante. À y réfléchir, aussi loin qu’elle le connaissait, il avait toujours été très ambigu comme personne avec elle. Tout comme leur relation. Le grand brun se permit de la descendre de ses grands chevaux et de la posée au sol avant de reprendre une posture et une attitude qui ne lui allait pas du tout. Il avait une laisse attachée à la nuque ou quoi ? Le visage rayonnant d’un sourire ne trahit pas cette pensée dégradante qu’elle avait de lui. L’imaginer comme un bon toutou au service de quelqu’un était triste à croire. Les siècles passés, elle avait toujours connu Night comme une personne loyale et réservé. À définir que c’était surtout au sein du peuple, car au niveau des relations personnelles… c’était un autre sujet. Il n’était jamais ouvert à parler de lui, ses problèmes ou ses soucis. D’où le côté réservé. Mais bon, l’ex militant de la famille royale n’était pas que ça, il avait de bons points aussi.

En attendant, il finit par se raisonner et reprendre un air décontracté, tout en style et sous une bonne posture. Il semblait avoir fait lui-même une analyse de son comportement, réalisant le manque de relâchement de sa part. Après tout, il ne parlait pas à un simple client, mais à une vieille amie… Suite en est, qu’elle se serait permise une petite pique sur son comportement, s’il n’en avait pas pris conscience.

Hochant la tête en se pinçant les lèvres, elle s’abstenait de dire un commentaire qui aurait brusqué notre cher employé de service. Bien sûre, ses yeux pleins de malice laissaient savoir qu’elle l’avait jugé, un peu quand même. Il se reprit en lui offrant dédommagement, il reviendrait avec des roses bleus. Un acte gentil qui refluait plus d’un caprice d’enfant qu’une sincère offuscation de sa part.

Il reprit ses distances, ses canines brillantes par le soleil laissant glisser un sourire plus joyeux sur ses lèvres.  Un ‘’pop’’ festif s’en sortit de la bouteille qu’il servait et qu’il lui offrait dans une coupe de cristal finement gravée de l’insigne du navire – dont aussi les initiales des propriétaires -. Leurs verres brisaient l’air d’un fin son subtil sous les échos de la musique qui tapait contre les murs de la pièce. Night engagea la conversation avec une posture propre, prenant ses aises. Faute avouée, qu’elle préférait le voir ainsi que cette automate robotique à laquelle il ressemblait quelques minutes plutôt.  

- Laissons tomber les titres veux -tu ? Ajouta-t-elle sous une grimace aigre qui lui faisait penser aux titres non-mérité qu’elle avait hérité bien trop jeune par le passé. Bien que j’adore voyager, explorer et profiter des bonnes choses, on m’a offert cette croisière suite au nouvel emploie que j’occupe en Grèce.

Elle marqua une pause pour goûter au nectar de cette bouteille au prix exorbitant. Les bulles sur sa langue et contre le creux de ses joues étaient satisfaisantes, le goût non pas trop prononcé était parfait. Sans dire que la température à laquelle il était actuellement donnait davantage de saveur, trop chaud il serait amer.

- Les temps sont différents d’autre fois, il n’y a plus de peuples à gouverner, à proprement parler. L’école est entre bonne main et j’y retourne de manière fréquente y faire ma round. Autrement, mise à part les rencontres avec les différents dirigeants des familles alliées, la vie de monarque n’est plus ce qu’elle était. Il faut vivre dans l’ombre des sociétés actuels pour notre propre sécurité. N’en reste pas moins que j’ai trouvé un petit boulot qui permet de nous éviter quelques situations gênantes sous les découvertes des artefacts du passés qui pourrait révéler davantage sur nous… Le conseil en serait bien trop heureux. Tomber sur des vestiges qui leurs permettraient de nous attraper par la gorge et nous utiliser comme des armes ou des bêtes de foire.

Le regard vague de l’ange déchu se tourna vers la fenêtre, pensive, on voyait bien que le passé sombre de la dame traversait ses pensées. On n’oubliait pas les guerres et nos confrères morts au combat pour défendre notre liberté et nos droits. Plus encore. Elle se posa contre la baie chaude, observant le décor parisien. En quoi, parlait-on vraiment de vacance quand toute sa vie était une partie de cache-cache ? Angie se permit d’éviter la question originelle, comme quoi Night pourrait croire ce qu’il veut de la situation.

D’un geste délicat de la main, elle caressa du bout des doigts la table en marbre jusqu’au plateau où les mignardises étaient posées. Elle portera celle-ci suite à sa question, plongeant son regard perçant dans celui de l’homme, qui soit dit-en passant, semblait plutôt fatigué.

- Et toi ? Que fais-tu sur un navire de croisière français à servir des gens qui se veulent chiant et impolis ? Ne me dis pas que c’est pour l’argent, je ne vais pas te croire. Les femmes ? Encore moins, tu n’irais pas vers les cougars - Bien que vu ton âge réel, tu serais probablement de plusieurs générations l’arrière-grand-père de celles-ci – Le plaisir de voyager ? Y’a d’autres moyens ? Raconte moi Elensar, c’est quoi cette fois ?

Tapotant le macaron sur ses lèvres, comme pour réfléchir, elle prit la première bouchée, avant de s’installer à nouveau sur le lit, les jambes repliés et sous ses petites fesses.
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur Icon_minitimeJeu 2 Jan - 19:59

Night ne bût qu’une minuscule gorgée de champagne. Peu importait le prix de la bouteille, pour lui, il ne s’agissait que d’une boisson surcotée et son goût ne lui procurait aucune sensation particulière, si ce n’est celle désagréable de bulles trop agressives et d’une machine à aigreur d’estomac pour ceux qui s’y attachait trop. Non, lui, ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était le vin. Rouge de préférence. Une boisson qui n’avait pas besoin d’en faire des tonnes pour se boire et qui pouvait varier à l’infini, accompagner tous les mets.
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Une partie de son esprit restait là à suivre ce qu’Angie voulait bien lui dire, car il se doutait que comme lui, elle avait eu son lot de mésaventures et ne voulait certainement pas son confier longuement sur ce qui ne concernait, finalement, que les têtes couronnées. Une autre partie de son esprit, infime, voguait sur des lèvres rougies pas l’alcool, un souffle court et un air courroucé. Mais cette partie-là, il la fit taire en observant son collier, puis en buvant encore un peu avant de se reconcentrer pleinement sur la conversation.

Il porta son regard sur Angie. Le soleil d’été qui transperçait la baie vitrée faisait scintiller ses cheveux, un peu comme de la neige, ou de l’argent trop poli. Son visage poupin était perdu ailleurs, peut-être dans les tours de Notre-Dame, ou plus loin encore dans le ciel. Il ne souhaitait pas vraiment connaître ce qui se cachait derrière les propos qu’elle lui débitait aussi évasivement.

Des siècles qu’ils étaient nés et il avait toujours l’impression que tout était compliqué. Les situations politiques autant que les relations personnelles ou simplement sociales. Un instant il songea que retourner au fin fond des forêts rhénanes et renouer avec un statut d’ermite ne le dérangerait pas le moins du monde. Un chalet, une bibliothèque, un loup, une cheminée et la visite occasionnelle d’une certaine guérisseuse calabraise. Il serait loin des conflits, de son allégeance à un Royaume et de la chaleur écrasante qui règne en été. Mais cela, c’était une autre vie. Peut-être lorsque les Legnä, les Strife et les Hellsing, se débarrasseront de cette saleté de Conseil de la Coexistence et que les cours redeviendront ce qu’elles étaient autrefois. Cela ne le dérangerait pas de quitter ses bois, une fois l’année pour retourner festoyer tout endimanché à jouer le noble sociable et courtois, guettant des visages familiers.

Night soupira, se résolu à boire encore une goutte de champagne.

Il ne demanderait pas de précision quant aux origines des nouvelles activités d’Angie. Estimant que son regard, suffisamment perdu, évoquait de manière éloquente les difficultés qu’elle avait dues rencontrer. Il n’était jamais bon de rappeler à une femme un mauvais souvenir, elle vous en tiendrait rigueur de lui avoir gâché les jours à venir comme si vous étiez l’épicentre du mal. Elle faisait ce qu’elle pouvait, comme tout le monde, voilà tout.

Lorsqu’elle revînt vers lui pour saisir un macaron, c’était également pour l’interroger. Ses suppositions lui arrachèrent un sourire amusé.

«  Des cougars ? C’est vrai que la clientèle est assez âgée, certaines ont tout de même des baumes plus efficaces que d’autres contre les rides.

Il contempla Angie avec insistance, s’efforçant de montrer une expression taquine. Sa peau était blanche et aussi lisse que celle d’une poupée de porcelaine, s’en était à la fois plaisant et quelque peu effrayant. Il avait connu beaucoup de femmes, de différentes espèces, elle était la seule qui gardait cet air enfantin malgré les âges. Cet état pouvait faire des envieuses, mais il savait que par moment, la cadette Legnä vivait très mal l’instinct fraternel ou protecteur qu’elle suscitait malgré elle chez certains.

- C’est vrai, ce n’est pas pour l’argent, je ne suis pas payé. Ni pour le voyage, car dans ce cas, je préfère mettre les pieds sous la table. Néanmoins, qu’est-ce qui te fait croire que je n’ai pas suivi une jolie serveuse et que je ne prends pas du bon temps entre deux services ? Paris est réputée pour être la capitale de l’Amour après tout.

Un titre peu crédible quand on sait qu’il y a plus de rats que d’habitants, que la ville repose sur des ossements (quoi que, il trouvait ça poétique), que les parisiens sont toujours grognons et pressés et que la Seine est un dépotoir ambulant. Non, il avait longtemps abandonné l’idée d’embrasser une fille au sommet de la Tour Eiffel, de l’emmener à l’Opéra Garnier ou encore de l’emmener faire du shopping aux Champs Elysées ou de flâner dans les quartiers bucoliques des écrivains. Il ne détestait pas cette ville. Sa culture était simplement tout ce qu’il y trouvait d’attrayant.

- En vérité, je m’acquitte d’une dette auprès de Madame Fournier.

Il jeta un œil aux cicatrices qui serpentaient le long de ses bras, laissant des filaments blancs sur une peau bronzée. Sa dette était techniquement épongée, il savait où se trouvait le bijou, il n’avait simplement pas encore pu faire son rapport à Brunilde.

- Elle n’est pas du genre commode, j’ai préféré régler ça d’une traite, plus ou moins rapidement par ailleurs, je le concède, vu que je suis pour l’heure encore coincé pour le temps de la croisière. Les femmes ont très vite tendance à demander des intérêts si on les fait trop patienter, voilà pourquoi je joue les larbins sur ce navire.

Une pointe d’agacement le martela car il avait hâte de se défaire de l’emprise que Brunilde avait sur lui. On ne le retenait avec une laisse que parce qu’il le voulait bien. Il n’était pas là parce qu’il craignait l’épouse de Germain. Il était là parce qu’il avait un minimum d’honneur. Pour le soumettre il fallait bien plus qu’un décolleté, des bijoux et de la magie. Un frisson parcouru sa colonne vertébrale : pendant un bref instant il sentit le sol froid contre son dos et une main brûlante saisir sa gorge. Il repoussa très vite ce souvenir comme s’il retirait expressément sa main de la fournaise.

-  Tu l’as peut-être déjà rencontrée en montant à bord d’ailleurs. Elle ne passe pas inaperçue. »
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MessageSujet: Re: Croisière Paris - Honfleur   Croisière Paris - Honfleur Icon_minitimeMer 8 Jan - 23:04

La cadette Legna écoutait le lycanthrope tout en laissant fondre la pâte d’amande du macaron sur ses papilles. La crème utiliser dans la mignardise était à la fois goûteuse et moelleuse. Angie jeta un coup d’œil encore à la boîte duquel Night avait sorti cette friandise. Le nom ‘’Ladurée’’ forma de petites étincelles dans les yeux de notre albinos. Il fallait croire que la mort l’avait oublié elle, mais pas son vieil ami Louis Ernest Ladurée. L’avantage – ou l’inconvénient – de traverser les siècles, était selon elle, l’histoire qui s’y accompagnait et les gens qu’on y rencontrait. Elle avait eu la chance de rencontrer Louis au 19ème siècle, lorsque celui-ci ouvrit son salon de thé, en compagnie de sa femme. Elle ne pouvait oublier ce duo d’or. Charmant. Elle se souvenait aussi, ô combien les femmes de l’époque venaient dans ce salon qui était considéré comme l’un des plus prestigieux.  

Angiela reprit en bouche la seconde partie du macaron. Rien n’avait changé, le goût était authentique à ces souvenirs. Elle se réjouissait de savoir que la recette était fidèle à celle du cousin de Louis, qui avait apporté cette sucrerie au salon.

Un souvenir en emmène un autre et se rappela certains moments passés avec Night, lui qui avait toujours été, malgré ce qu’il semble, un grand participant aux soirées et aux événements sociales. Souvent invité par les hôtes pour son charisme unique et chaleureux, selon elle. Et les femmes, car bon, bien que certains changent avec le temps, la réputation de l’aîné de la famille Elensar avait longtemps été celle d’un coureur de jupon, un homme à femme. Après quoi, le goût de la chair et d’un bon partenaire donnait raison de vouloir profiter de ce plaisir de la vie.

Son regard déjà souriant, ses lèvres s’en suivi. La blague sur la clientèle vieillissante du navire n’était pas fausse en soi. Angie savait trop bien qu’avec de l’argent, rien n’était impossible. Encore moins à acheter. Selon quoi, toute chose à un prix.  

- Bien sûre oui, une jolie jeune femme qui t’auras mené ici.

L’ironie des paroles chantés par l’ange laissa place un visage exprimant la désapprobation. Il voyait bien qu’elle savait que c’était faux. Secouant la tête avec un sourire amusé sur les lèvres.
Il poursuit en énonçant les faits.

- Une dette de quel genre ?

Dans quelles circonstances, Night avait été prit dans l’impasse de devoir compter sur quelqu’un d’autres que sur lui-même pour devoir ce genre de services à une dame aussi fortuné et envieuse que Madame Fournier ? Encore une fois, elle s’arrêta sur l’histoire de l’argent et chassa cette théorie. Qu’on le veuille ou non, la famille Elensar était de nobles alliés, qui par le passé, régnaient également sur des terres. Dans aucun cas, Night ou les frères Elensar, ne manquait d’argents. Il n’y avait que le brun aux yeux de nuit qui se contentait d’une vie moyenne et monotone. Bien qu’à voir les cicatrices sur ses bras, Night laissait savoir inconsciemment que ‘’dieu’’ l’avait souvent mis à rude épreuve, si ce n’est pas d’avoir envoyé plusieurs fois les démons de Lucifer sur sa route.

- Je l’ai rencontrée, oui.

Un souffle sortit des lèvres de l’albinos qui s’approcha de nouveau avant de prendre une dernière gorgée de ce nectar, qui pour elle, était divin. Rhum, vin blanc et champagne, ces trois alcools favoris. À consommer séparément et avec modération. La coupe tinta sur la table de marbre avant que le fessier de la cadette Legnä se pose sur le bras du fauteuil dans lequel Night était. Pourquoi cette proximité ? Peut-être une pointe d’empathie pour ce que le Lycanthrope avait pu traverser, seul, ces dernières années. Aussi, il ne fallait jamais être trop prudent, la suite des choses pouvait peut-être se permettre d’être dites aux minuties et sous les décibels normale d’une conversation.

- Charmante dame, peu bavarde, contrairement à son mari. Il semblait avoir trouver la pièce manquante du navire quand il a posé les yeux sur moi.

Elle avait de l’égo. Avec raison. Loin du narcissisme quand même, puisqu’elle n’aimait pas que sa personne. Femme au grand cœur, même. Pourtant, Angiela est une femme qui connaît la force de son charisme. La confiance qu’elle dégage en parallèle, ne fait qu’accentuer cette pression que les gens ressentent quand elle passe les cadres de portes des pièces. Elle était une femme, certes, mais son visage était coupé au couteau comme pour celui d’un enfant. Fin, délicat et sans aucune imperfection.

Bien proche, d’une proximité encore à la limite de l’acceptable, Angie repoussait les cheveux de Night en l’observant. Ils avaient poussé, encore. Ni trop court, ni trop long. Il avait toujours une chevelure éméchée qui donnait son style au badboy à moto. Elle laissa fuir ses doigts sur le chemisier de l’homme, venant le détacher avec une attention méticuleuse. Elle fit sauter le premier entre ses doigts, puis le second et ensuite un troisième. À ne pas s’y méprendre, elle voulait voir si les cicatrices qui longeait les bras de l’homme était de cet unique emplacement où pire encore, s’il en était couvert.

Angiela remonta son regard dans les yeux de son interlocuteur pour s’assurer d’avoir eu l’approbation de celui-ci. Elle ne cherchait pas à le mettre mal à l’aise ou l’inconforter. Le revers de la main dégagea une épaule pour continuer son enquête.

À savoir, que par le passé, Angie avait été l’une des guérisseuses qui avait prit soin des soldats elfiques qui combattait l’armée humaine. Elle avait toujours été dans le domaine médicale, hors l’élite royale. Elle savait se battre, mais avait toujours préféré resté à couvert pour s’occuper des siens s’ils leurs arrivaient quelques choses. Zamatry Legnä avait également eu son mot à dire à l’époque. Ne voulant pas que sa sœur cadette participe aux conflits. Peur d’un éventuel enlèvement ou d’un assassinat. Normal en soit.
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