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 [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires.

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Night Elensar
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MessageSujet: Re: [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires.   [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 Icon_minitimeJeu 22 Déc - 20:10

"En traversant le couloir, la porte ouverte de son bureau m'attira, j'y pénétrai sans lui en demander l'autorisation et décrochai la photo du mur.
- Quand l'as-tu prise ?
- Quelle importance ? me dit-il, alors qu'il était resté sur le seuil.
- S'il te plaît... Réponds-moi.
- Le matin de l'exposition.
Sa voix était lasse. Mes épaules s'affaissèrent, ma gorge se noua. La complexité et l'impossibilité de notre relation, les difficultés, els secrets, les non-dits, les sentiments enfouis nous épuisaient l'un et l'autre.
- Et pourquoi la gardes-tu ?
- Pour me servir de pense-bête.
Il tourna les talons et dévala l'escalier. Je m'assis à son bureau, la photo toujours entre les mains, les yeux braqués dessus. Face à moi-même, chez moi, dans ma vie. Indéniablement, je semblais heureuse."

"Il me fit face et me regarda droit dans les yeux.
- Je dois t'oublier une bonne fois pour toutes...
Ca sonnait comme une promesse et un défi insurmontable.
- Pardonne-moi, lui dis-je.
- Ce n'est la faute de personne... on n'a jamais eu d'avenir ensemble... Nous n'aurions pas dû nous rencontrer et encore moins nous revoir.... Reprends ta route...
- Tu regrettes de m'avoir rencontrée ?
Il me fusilla du regard et secoua la tête.
- Va te coucher...c'est préférable.
Ma première réaction fut de lui obéir; je tournai les talons et me dirigeai vers l'escalier. Et puis je m'arrêtai. Il n'avait pas le droit de me dire tout ça, de partager sa souffrance sans écouter la mienne. Il croyait quoi ? Que cela allait être facile pour moi, de tirer un trait sur lui, de rentrer à Paris et de faire semblant ? Alors que je lui appartenais intégralement, et ce, même si j'avais parfaitement conscience de l'impossibilité de notre histoire. Je lui fis face, il ne m'avait pas lâchée des yeux."

La vie est facile, ne t'inquiète pas, Agnès Martin-Lugand, Michel Lafon, 2015.
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MessageSujet: Re: [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires.   [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 Icon_minitimeMar 14 Fév - 16:25

Spéciale Saint-Valentin

#NightEtSesLecturesNonVoulues

" "Tu me tues. Tu me fais du bien", cette litanie de la Française à son amant japonais, extraite du scénario de Marguerite Duras pour le film d'Alain Resnais Hiroshima mon amour, retentit comme un signe annonciateur de la violence du désir qui saisit les femmes lorsqu'elles tombent amoureuses. Elles tombent donc. Sentiment de chute [...].

[...]

Une femme amoureuse en vaut cent. Par sa puissance sexuelle et son intelligence du coeur, elle peut, en se donnant à celui qu'elle a choisi, le capturer dans les rets de son désir et faire de lui son égal, voire son esclave. Le désir de la femme a toujours été perçu, et sous toutes les latitudes, plus fort, plus ensorcelant, plus mystérieux que le désir des hommes."

Les femmes qui aiment sont dangereuses, Laure Adler & Elisa Lécosse, Flammarion, 2009.


- - - - - - - - - - - - - - -

Marguerite
Tu ne peux même plus t'empêcher d'être malade.

Le Roi
Je ne suis pas malade. (A Marie) N'as-tu pas dit que je ne suis pas malade ? Je suis toujours beau.

Marguerite
Et tes douleurs ?

Le Roi
Je n'en ai plus.

Marguerite
Bouge un peu, tu verras bien.

Le Roi, qui vient de se rasseoir, se soulève.
Aïe...! C'est parce que je ne me suis pas mis dans la tête de ne pas avoir mal. Je n'ai pas eu le temps d'y penser ! J'y pense et je guéris. Le Roi se guérit lui-même mais j'étais trop préoccupé par les affaires du royaume.

Marguerite
Dans quel état il est ton royaume ! Tu ne peux plus le gouverner, tu t'en aperçois toi-même,tu ne veux pas te l'avouer. Tu n'as plus de pouvoir sur toi; plus de pouvoir sur les éléments. Tu ne peux plus empêcher les dégradations, tu n'as plus de pouvoir sur nous.

Marie
Tu auras toujours du pouvoir sur moi.

Marguerite
Pas même sur vous.

[...]

Marguerite, au Médecin.
Elle pense que ce qu'elle appelle l'amour peut réussir l'impossible. Superstition sentimentale.

[...]

Le Roi
Je meurs. Je ne peux pas. Je meurs.

Marie
Ah! Je perds mon pouvoir sur lui.

Marguerite, à Marie.
Ton charme et tes charmes ne jouent plus.

Le Garde, annonçant.
Le charme de la Reine Marie ne joue plus beaucoup sur le Roi.

Marie, au Roi.
Tu m'aimais, tu m'aimes encore, je t'aime toujours.

Marguerite
Elle ne pense qu'à elle.

Juliette
C'est naturel.

Marie
Je t'aime toujours, je t'aime encore.

Le Roi
Je ne sais plus, cela ne m'aide pas.

Le Médecin
L'amour est fou.

Marie, au Roi.
L'amour est fou. Si tu as l'amour fou, si tu aimes insensément, si tu aimes absolument, la mort s'éloigne. Si tu m'aimes moi, si tu aimes tout, la peur se résorbe. L'amour te porte, tu t'abandonnes et la peur t'abandonne. L'univers est entier, tout ressuscite, le vide se fait plein.

Le Roi se meurt, Eugène Ionesco, Gallimard, 2015.


- - - - - - - - - - - - - - -

"Je peux faire une suggestion ? demande Sérénac.
- Allez-y...
- Vous vous souvenez, le livre que vous m'avez confié. Aurélien, d'Aragon. J'ai passé une bonne partie de la nuit en sa compagnie. Aurélien et Bérénice... Leur amour impossible... Dans les chapitres givernois, Bérénice réside dans un moulin. Aragon ne précise pas lequel, mais si l'on suit à la lettre ses descriptions, cela ne peut être que celui-ci.
- Vous croyez ? Vous pensez que c'est dans ce moulin qu'Aragon fait se morfondre la mélancolique Bérénice, partagée entre ses deux amours, la raison et l'absolu...
- Chut ! Ne me racontez pas la fin !"

[ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 Loading-ttcredesign

Nymphéas Noirs, Michel Bussi, Presses de la Cité, 2016.
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MessageSujet: Re: [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires.   [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 Icon_minitimeLun 10 Avr - 12:48

"Si le regard de désir était aussi grave que la satisfaction du désir, si l'imagination était aussi grave que l'acte imaginé, alors pourquoi pas la satisfaction et l'acte?"

"Lecture, douche, faire l'amour et rester encore un moment étendus ensemble, tel était le rituel de nos rendez-vous."

"Seulement voilà : fuir n'est pas seulement partir, c'est aussi arriver quelque part."

"Est-ce cela qui me rend triste ? Ce zèle et cette foi qui m'habitaient alors et arrachaient à la vie une promesse qui ne put jamais être tenue ? Quelquefois, je vois le même zèle et la même foi dans les visages d'enfants et d'adolescents, et je les vois avec la même tristesse que je me revois moi-même à l'époque. Cette tristesse est-elle la tristesse tout court ? Est-ce elle qui nous accable lorsque de beaux souvenirs rétrospectivement se détériorent, parce que le bonheur dont on se souvient ne tenait pas seulement à la situation, mais à une promesse qui n'a pas été tenue ?"

"Pourquoi ce qui était beau nous paraît-il rétrospectivement détérioré parce que cela dissimulait de vilaines vérités? Pourquoi le souvenir d'années de mariage heureux est-il gâché lorsque l'on découvre que, pendant tout ce temps-là, l'autre avait un amant? Parce qu'on ne saurait être heureux dans une situation pareille? Mais on était heureux! Parfois le souvenir n'est déjà plus fidèle au bonheur quand la fin fut douloureuse. Parce que le bonheur n'est pas vrai s'il ne dure pas éternellement? Parce que ne peut finir douloureusement que ce qui était douloureux, inconsciemment et sans qu'on le sût?"

"Je songeai que quand on a laissé passer le bon moment, quand on a trop longtemps refusé quelque chose, ou que quelque chose vous a trop longtemps été refusé; cela vient trop tard, même lorsqu'on l'affronte avec force et qu'on le reçoit avec joie. A moins que "trop tard" n'existe pas qu'il n'y ait que le "tard", et que ce "tard" soit toujours mieux que "jamais" ? Je ne sais pas."

"Tu n'as pas le pouvoir de me blesser. Tu ne comptes pas assez pour me blesser."




[ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 Tumblr_oeh91vJzQm1r1c7vto1_500



Le Liseur, Bernard Schlink, Gallimard, 1999.
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MessageSujet: Re: [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires.   [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 Icon_minitimeSam 20 Mai - 17:28

"La fin'amor est d'abord un jeu de séduction; c'est une sorte de danse mue par la tentation, où les deux amants s'attirent et se repoussent tour à tour, d'où le système d'opposition sur lequel leurs rapports sont bâtis: enthousiasme contre désespoir, plaisir contre souffrance, euphorie contre angoisse. Il s'agit là de sentiments exacerbés, violents, qui contredisent en apparence l'idéal d'équilibre et de mesure du code de la chevalerie.
Ce jeu de séduction ne se joue qu’entre amants, hors du mariage. L’interdit de l’adultère exige cependant que la cour se fasse en secret. L’objet du désir est, éminemment, un objet défendu, ce qui, à la fois, retarde le moment de l’assouvissement et justifie les multiples châtiments auxquels l’amant doit se soumettre en acceptant humiliation et déshonneur. La dame, instrument du châtiment, prend d’ailleurs ainsi le pouvoir sur l’homme qui la désire, inversant les liens de soumission qui caractérisent les relations entre les deux sexes dans la société noble médiévale.

La dame et le chevalier servant : mais qui est au service de qui et quelle cause servent-ils ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la jouissance physique appartient à la tradition de l’amour courtois où la chasteté masculine n’est que passagère et où la femme mariée a le droit d’assouvir son plaisir avec son ou ses amants. Les chansons de geste - de longs poèmes épiques - reflètent dans leur langage l’érotique féodale : tener, manejar, abrasar, baisar (tenir, serrer contre soi, caresser et baiser/faire l’amour). L’amour chevaleresque est un amour consommé, non un amour platonique ni un amour spiritualisé.
La dame est vue comme l’incarnation de trois dimensions de la femme (la femme maternelle, la femme dominatrice et la femme érotique) auxquelles correspondent trois formes d’amour : la « bone » amour, amour stable, tranquille, celui du mari pour son épouse ; la « fine » amour, l’amour pur, sublimé et illégitime à la fois ; et la « fole » amour, amour déraisonnable, excessif,  charnel et mortifère. Les dangers de l’amour et la complexité des femmes sont bien décrits dans les histoires de chevaliers : d’une part, les hommes y sont parfois victimes des manigances des femmes ; d’autre part, les amours des couples célèbres mises en scène dans les poèmes des troubadours et des trouvères se finissent souvent tragiquement.
[...]
Le rôle des femmes est d’inculquer aux hommes les règles de la courtoisie : elles sont soit des modèles de vertu et de perfection qu’ils ne pourront conquérir qu’en se montrant dignes d’elles, soit des demoiselles en danger dont la tâche, en les appelant à l’aide, est de leur donner une mission en leur permettant de faire preuve des qualités chevaleresques, soit des victimes de chevaliers félons, lesquels peuvent ensuite prendre conscience de leur crime et se racheter une conduite.
[...]
La légende a inspiré les rois, les conteurs, les auteurs, et le public dès ses origines parce qu’il est un personnage romanesque, qui « excite l’imagination », selon la définition du mot. Il est à l’origine du romantisme, mouvement littéraire qui fleurit à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle en s’inspirant de l’univers du Moyen-Âge.
Le philosophe et théologien danois Soeren Kierkegaard, né en 1813, a notamment opposé l’amour romantique et l’amour conjugal et l’a comparé à l’amour du chevalier. Dans son chef d’œuvre de 1843, l’Alternative, il appelle l’amoureux romantique « le chevalier romantique », car le chevalier romantique doit aimer de loin, attendre sa bien-aimée « pendant quinze ans », durant lesquels il se trouve exposé à toutes sortes de périls et d’aventures. Kierkegaard considère l’éternité de l’amour du chevalier romantique comme « illusoire », terme qui rappelle Don Quichotte, surnommé « le chevalier des illusions ». Pour lui, la posture du chevalier est « esthétique » plutôt « qu’éthique » : il vit avec panache mais ne peut pas connaître le bonheur. Selon Kierkegaard, la maxime du chevalier est « il faut jouir de la vie » : il se laisse porter par les circonstances, les rencontres ; le monde extérieur et les autres choisissent pour lui. »


Au temps des chevaliers, Les grandes affaires de l’Histoire n°29, mai-juin 2017.
Le temps de l’amour courtois, Pascale Rautenbach
De Perceval à Don Quichotte : les chevaliers en littérature, Pascale Rautenbach
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MessageSujet: Re: [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires.   [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 Icon_minitimeDim 4 Juin - 21:15

"Il déboutonna sa chemise, découvrant son torse, et sortit sa dague de sous sa ceinture. Il me la lança et elle tomba lourdement à mes pieds.
Puis il remit un bras sur ses yeux, pencha la tête en arrière me présentant sa pomme d'Adam.
- Un coup net, juste là, sous la gorge. Il faut frapper rapidement et profondément, ça demande un peu de force. Si tu préfères, tu peux me trancher la gorge, mais tu risques de salir les draps.
Je me penchai pour ramasser l'arme.
- Tu aurais l'air malin si je le faisais, pauvre cloche! lâchai-je.
Je vis qu'il souriait sous son bras.
- Sassenach?
- Quoi?
- Je mourrais heureux."

"Que signifiaient les paroles que tu m'as fait répéter ?
Jamie saisit ma main droite et noua délicatement les deux bouts de mon bandage.
- Tu es le sang de mon sang,la chair de ma chair. Je te donne mon corps, pour que nous ne fassions qu'un. Je te donne mon âme, jusqu'à la fin des jours.
Il haussa les épaules.
- C'est plus ou moins comme le serment habituel, un brin plus... euh... primitif.
Je baissai les yeux vers mon poignet bandé.
- Oui, tu peux le dire."

"Tu connais les mots de Saint Paul : « Mieux vaut se marier que se consumer. » Eh bien, je me consumais à petit feu.
Je ris de nouveau, me sentant le cœur aussi léger qu’une gamine de seize ans.
- C’est pour ça que tu m’as épousée ? le taquinai-je. Pour éviter de pécher ?
- Oui. C’est à ça que sert le mariage, non ? Ça rend sacrés des actes qu’autrement je serais obligé de confesser."

"Je ne veux pas paraître insultant en insinuant que tu as une grande expérience des hommes, mais ce serait idiot de prétendre que tu n'en sais pas plus que moi sur le sujet. Ce que je voudrais savoir, c'est ... est ce que c'est toujours comme ça ? Ce qui se passe entre nous, quand tu es couchée près de moi, quand on se touche ? C'est toujours ainsi entre un homme et une femme ?
- C'est souvent le cas, commençai-je d'une voix rauque. Mais... non. Non, ce n'est pas toujours comme ça. Ne me demande pas pourquoi, mais c'est chaque fois... différent.
Il tendit la main et effleura mes lèvres du bout des doigts.
- Ca commence toujours pareil. Quand je te touche, j'ai l'impression que mon bras tout entier prend feu. Je ne pense plus qu'à une chose : te serrer contre moi et me consumer."

"Aimer et désirer, ce n’est pas tout à fait la même chose.
Il émit un petit rire rauque.
- Pour moi, en tout cas, c’est très proche, Sassenach."

"J'ai menti, j'ai tué, j'ai volé, j'ai trahi et j'ai manqué à ma parole. Mais lorsque je me tiendrai devant Dieu, j'aurai un argument pour ma défense : "Le Seigneur m'a donné une femme d'exception et je l'ai aimée de tout mon être."

"Et tant que j'y suis, maudite sois-tu, Claire Randall Fraser. Oui, je suis rancunier. Je déteste chacun de tes souvenirs où je ne figure pas ! Chacune des larmes que tu as versées pour un autre que moi ! Chaque seconde de ta vie que tu as passée dans un autre lit que le mien ! Je les hais ! Je les hais !"

"Pourquoi? demandai-je enfin. Pourquoi as-tu... choisi de rester?
- Parce que tu as besoin de moi, dit-il dans un souffle.
- Pas parce que tu m'aimes?
L'ombre d'un sourire se dessina sur ses lèvres.
- Sassenach, je t'aime maintenant et je t'aimerai toujours, que je sois mort ou que tu le sois, que nous soyons ensemble ou séparés. Tu le sais."



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MessageSujet: Re: [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires.   [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 Icon_minitimeVen 9 Juin - 23:08

"Je plissai les yeux et lui montrai l'empreinte de mes dents sur son épaule.
- Tu es dans un bel état, toi aussi.
- Ah, que veux-tu, comme on dit chez nous, "quand on couche avec les louves, il faut s'attendre à être mordu".
[...]
Il se frotta l'épaule en grimaçant.
- Tu m'as mordu jusqu'au sang à deux endroits, Sassenach, et j'ai le dos en feu.
- Quand on couche avec les louves...répondis-je. Si tu t'imagines que je vais m'excuser !
Il éclata de rire et m'attira à lui.
- Qui a dit que je voulais des excuses ? Si je me souviens bien, tout ce que j'ai dit, c'est "mords-moi encore"."

"Lorsque tu m'as quitté à Wentworth, reprit-il, j'ai écouté le bruit de tes pas sur les dalles et je me suis dit: "Je vais penser à elle. Je vais me concentrer sur le souvenir de sa peau, le parfum de ses cheveux, le contact de ses lèvres sur les miennes. Je penserai à elle jusqu'à ce que les portes s'ouvrent à nouveau. "


[ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 9655_600

[ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 Makingtheplans
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MessageSujet: Re: [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires.   [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 Icon_minitimeVen 16 Juin - 17:55

[ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 Tumblr_od3vygcbR31rbud4zo1_500

"Exercez-vous vraiment une si mauvaise influence, Lord Henry ? Aussi mauvaise que le dit Basil ?
- Les bonnes influences n'existent pas, monsieur. Toute influence est immorale. Immorale du point de vue scientifique.
- Pourquoi ?
- Parce que influencer une personne, c'est lui imposer son âme. elle ne pense plus ses propres pensées ni ne brûle de ses propres passions. Ses vertus n'ont plus de réalité pour elle. Ses péchés, si la chose existe, sont des péchés d'emprunt. Elle devient l'écho de la musique d'un autre, elle joue un rôle qui n'a pas été écrit pour elle. Le but de la vie, c'est de s'épanouir. Réaliser à la perfection notre propre nature, voilà pourquoi chacun d'entre nous est là. De nos jours, les gens ont peur d'eux-mêmes. Ils oublient le plus important de tous les devoirs : le devoir envers soi."

"Toi qui connais tous les secrets de la vie, dis-moi comment ensorceler Sibyl Vane de manière qu'elle m'aime. Je veux rendre Roméo jaloux. Je veux que tous les amants défunts nous entendent rire et s'attristent. Je veux qu'un souffle de notre passion rende la conscience à leur poussière, la souffrance à leurs cendres."

" Toujours !... C'est un mot terrible qui me fait frémir quand je l'entends : les femmes l'emploient tellement. Elles abîment tous les romans en essayant de les faire s'éterniser. C'est un moment aussi sans signification, désormais. La seule différence qui existe entre un caprice et une éternelle passion est que le caprice dure plus longtemps."

"Les femmes nous traitent précisément comme l'humanité traite ses dieux. Elles nous adorent et elles nous tracassent tout le temps pour que nous fassions quelque chose pour elles.
- Je dirais plutôt que, tout ce qu'elles nous demandent, elles ont commencé par nous le donner, murmura gravement le jeune homme. Elles créent l'amour en nous. Elles ont le droit d'exiger que nous le leur rendions.
- C'est parfaitement vrai, Dorian, s'écria Hallward.
- Rien n'est jamais parfaitement vrai, dit Lord Henry.
- Sauf ce que je viens de dire, interrompit Dorian. Tu dois reconnaître, Harry, que les femmes fournissent aux hommes l'or fin de leurs vies.
- C'est possible, soupira Lord Henry, mais elles veulent toujours qu'on le leur rende en si petite monnaie! C'est là l'ennui. Un Français qui était homme d'esprit a remarqué que les femmes nous inspiraient des chefs- d’œuvre et nous empêchaient de les réaliser."

"Les fidèles ne connaissent que le côté banal de l'amour : ce sont les volages qui en connaissent les tragédies."

"La valeur d'une idée n'a aucun rapport avec la sincérité de l'homme qui l'exprime. Il est même probable que, plus l'homme est insincère, plus l'idée sera intellectuellement pure, puisqu'elle ne sera marquée ni par ses besoins, ni par ses désirs, ni par ses préjugés."

"Vous appelez hier le passé ?
- Ce qui se passe dans l'instant actuel va lui appartenir. Il n'y a que les gens superficiels qui veulent des années pour s'affranchir d'une émotion. Un homme maître de lui-même, peut mettre fin à un chagrin aussi facilement qu'il peut inventer un plaisir. Je ne veux pas être à la merci de mes émotions. Je veux en user, les rendre agréables et les dominer."

"Quand on est amoureux, on commence par se tromper soi-même et on finit par tromper l'autre. C'est ce que le monde appelle une relation romanesque."

"Peut-être ne paraît-on jamais autant à l'aise que lorsqu'on doit jouer un rôle."

"Il y a toujours quelque chose de ridicule dans les émotions des personnes que l'on a cessé d'aimer."

"La décadence me fascine plus.
- Que pensez-vous de l'art ? demanda-t-elle.
- C'est une maladie.
- L'amour ?
- Une illusion.
- La religion ?
- Un substitut élégant pour la foi.
- Vous êtes un sceptique.
- Nullement ! Le scepticisme est un début de croyance.
- Qu'êtes-vous donc ?
- Définir, c'est limiter."


[ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 Tumblr_lycwy6U0Gc1qhkfve

"Le seul moyen de se délivrer d'une tentation c'est d'y céder.
Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu'elle s'interdit."



Le Portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde.
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MessageSujet: Re: [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires.   [ LITTÉRATURE ] Vos plus beaux extraits littéraires. - Page 3 Icon_minitimeMar 20 Juin - 21:36

ACTE III.
SCENE V.
Tite, Bérénice, Flavian, Philon.




BÉRÉNICE.
Me cherchez-vous, Seigneur, après m'avoir chassée ?

TITE.
Vous avez su mieux lire au fond de ma pensée,
Madame, et votre coeur connaît assez le mien,
Pour me justifier sans que j'explique rien.

BÉRÉNICE.
Mais justifiera-t-il le don qu'il vous plaît faire
De ma propre personne au prince votre frère ?
Et n'est-ce point assez de me manquer de foi
Sans prendre encor le droit de disposer de moi ?
Pouvez-vous jusque-là me bannir de votre âme,
Le pouvez-vous, Seigneur ?

TITE.
Le croyez-vous, Madame ?

BÉRÉNICE.
Hélas, que j'ai de peur de vous dire que non !
J'ai voulu vous haïr dès que j'ai su ce don,
Mais à de tels courroux l'âme en vain se confie,
À peine je vous vois que je vous justifie.
Vous me manquez de foi, vous me donnez, chassez,
Que de crimes ! Un mot les a tous effacés.
Faut-il, Seigneur, faut-il que je ne vous accuse
Que pour dire aussitôt que c'est moi qui m'abuse,
Que pour me voir forcée à répondre pour vous ?
Épargnez cette honte à mon esprit jaloux,
Sauvez-moi du désordre où ma bonté m'expose,
Et du moins par pitié dites-moi quelque chose :
Accusez-moi plutôt, Seigneur, à votre tour,
Et m'imputez pour crime un trop parfait amour.
Vos chimères d'état, vos indignes scrupules
Ne pourront-ils jamais passer pour ridicules ?
En souffrez-vous encor la tyrannique loi ?
Ont-ils encor sur vous plus de pouvoir que moi ?
Du bonheur de vous voir j'ai l'âme si ravie,
Que pour peu qu'il durât j'oublierais Domitie.
Pourrez-vous l'épouser dans quatre jours ? Ô cieux !
Dans quatre jours ! Seigneur, y voudrez-vous mes yeux
Vous plairez-vous à voir qu'en triomphe menée
Je serve de victime à de grand hyménée,
Que traînée avec pompe aux marches de l'autel
J'aille de votre main attendre un coup mortel ?
M'y verrez-vous mourir sans verser une larme ?
Vous y préparez-vous sans trouble et sans alarme ?
Et si vous concevez l'excès de ma douleur,
N'en rejaillit rien jusque dans votre coeur ?

TITE.
Hélas, Madame, hélas, pourquoi vous ai-je vue,
Et dans quel contretemps êtes-vous revenue ?
Ce qu'on fit d'injustice à ce si chers appas
M'avait assez coûté pour ne l'enviez pas,
Votre absence et le temps m'avaient fait quelque grâce,
J'en craignais un peu moins les malheurs où je passe,
Je souffrais Domitie, et d'assidus efforts
M'avaient malgré l'amour fait maître du dehors,
La contrainte semblait tourner en habitude,
Le joug que je prenais m'en paraissait moins rude,
Et j'allais être heureux, du moins aux yeux de tous,
Autant qu'on le peut être en n'étant point à vous,
J'allais...

BÉRÉNICE.
N'achevez point, c'est là ce qui me tue,
Et je pourrais souffrir votre hymen à ma vue,
Si vous aviez choisi quelque objet sans éclat
Qui ne put être à vous que par raison d'état,
Qui de ses grands aïeux n'eut reçu rien d'aimable,
Qui n'en eut que le nom qui fut considérable.
"Il s'est assez puni de son manque de foi,
Me dirais-je, et son coeur n'en est pas moins à moi."
Mais Domitie est belle, elle a tout l'avantage
Qu'ajoute un vrai mérite à l'éclat du visage,
Et pour vous épargner les discours superflus,
Elle est digne de vous si vous en m'aimez plus.
Elle a toujours charmé le prince votre frère,
Elle a gagné sur vous de ne vous plus déplaire,
L'hymen achèvera de me faire oublier,
Elle aura votre coeur et l'aura tout entier.
Seigneur, faites-moi grâce, épousez Sulpicie,
Ou Camille, ou Sabine, et non pas Domitie,
Choisissez en quelqu'une enfin dont le bonheur
Ne m'ôte que la main, et me laisse le coeur.

TITE.
Domitie aisément souffrirait ce partage,
Ma main satisferait l'orgueil de son courage,
Et pour le coeur, à peine il vous sait en ces lieux,
Qu'il revient tout entier faire hommage à vos yeux.

BÉRÉNICE.
N'importe, ayez pitié, Seigneur, de ma faiblesse,
Vous avez un coeur à changer de maîtresse,
Vous ne savez que trop l'art de manquer de foi,
Ne l'exercerez-vous jamais que contre moi ?

TITE.
Domitie est le choix de Rome et de mon père.
Ils crurent à propos de l'ôter à mon frère,
De crainte que ce coeur jeune et présomptueux
Ne rendit téméraire un prince impétueux.
Si pour vous obéir je lui suis infidèle,
Rome qui l'a choisie y consentira-t-elle ?

BÉRÉNICE.
Quoi, Rome ne veut pas, quand vous avez voulu ?
Que faites-vous, Seigneur du pouvoir absolu ?
N'êtes-vous pas dans ce trône où tant de monde aspire
Que pour assujettir l'empereur à l'empire ?
Sur ses plus hauts degrés Rome vous fait la loi !
Elle affermit ou rompt le don de sa foi !
Ah ! Si j'en puis juger sur ce qu'on voit paraître,
Vous en êtes l'esclave encor plus que le maître.

TITE.
Tel est le triste sort de ce rang souverain,
Qui ne dispense pas d'avoir un coeur romain ;
Ou plutôt des romains tel est le dur caprice
À suivre obstinément une aveugle injustice,
Qui rejetant d'un roi le nom plus que les lois,
Accepte un empereur plus puissant que cent rois.
C'est ce nom seul qui donne à leurs farouches haines
Cette invincible horreur qui passe jusqu'aux reines,
Jusques à leurs époux, et vos yeux adorés
Verraient de notre hymen naître cent conjurés.
Encor s'il n'y fallait hasarder que ma vie,
Si ma perte aussitôt de la votre suivie...

BÉRÉNICE.
Non, Seigneur, ce n'est pas aux reines comme moi
À hasarder leurs jours pour signaler leur foi.
Le plus illustre ardeur de périr l'un pour l'autre
N'a rien de glorieux pour mon rang et le vôtre,
L'amour de nos pareils la traite de fureur,
Et ces vertus d'amant ne font pas d'empereur.
Mes secours en Judée achevèrent l'ouvrage
Qu'avait des légions ébauché le suffrage :
Il m'est trop précieux pour le mettre au hasard
Et j'y pouvais, Seigneur, mériter quelque part,
N'était qu'affermissant votre heureuse fortune
Je n'ai fait qu'empêcher qu'elle nous fut commune.
Si j'eusse au moins pour elle ou de zèle ou de foi,
Vous seriez moins puissant, mais vous seriez à moi,
Vous n'auriez que le nom de général d'armée,
Mais j'aurais pour époux l'amant qui m'a charmée,
Et je posséderais dans ma cour en repos,
Au lieu d'un Empereur, le plus grand des héros.

TITE.
Et bien, Madame, il faut renoncer à ce titre
Qui de toute la terre en vain me fait l'arbitre ;
Allons dans vos états m'en donner un plus doux,
Ma gloire la plus haute est celle d'être à vous.
Allons où je n'aurai que vous pour souveraine,
Où vos bras amoureux seront ma seule chaîne,
Ou l'hymen en triomphe à jamais l'étreindra,
Et soit de Rome esclave et maître qui voudra.

BÉRÉNICE.
Il n'est plus temps, ce nom si sujet à l'envie
Ne se quitte jamais, Seigneur, qu'avec la vie,
Et des nouveaux césars la tremblante fierté
N'ose faire de grâce à ceux qui l'ont porté.
Qui la pris une fois est toujours punissable.
Ce fut par là qu'Othon se traita de coupable,
Par là Vitellius mérita le trépas,
Et vous n'auriez partout qu'assassins sur vos pas.

TITE.
Que faire donc, Madame ?

BÉRÉNICE.
Assurer votre vie,
Et s'il faut enfin la main de Domitie...
Mais, Adieu, sur ce point si vous pouvez douter,
Ce n'est pas moi, Seigneur qu'il en faut consulter.

TITE, à Bérénice qui se retire.
Non, Madame, et dut-il m'en coûter trône et vie,
Vous ne me verrez point épouser Domitie
Ciel, si vous ne voulez pas qu'elle règne en ces lieux .
Que vous m'êtes cruel de la rendre à mes yeux ?



Tite et Bérénice, Pierre Corneille, 1670.
http://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/CORNEILLEP_TITE.pdf


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Le Prince
Machiavel



"Sur cela s’est élevée la question de savoir s’il vaut mieux être aimé que craint, ou être craint qu’aimé ?
On peut répondre que le meilleur serait d’être l’un et l’autre. Mais, comme il est très difficile que les deux choses existent ensemble, je dis que, si l’une doit manquer, il est plus sûr d’être craint que d’être aimé. On peut, en effet, dire généralement des hommes qu’ils sont ingrats, inconstants, dissimulés, tremblants devant les dangers et avides de gain ; que, tant que vous leur faites du bien, ils sont à vous, qu’ils vous offrent leur sang, leurs biens, leur vie, leurs enfants, tant, comme je l’ai déjà dit, que le péril ne s’offre que dans l’éloignement ; mais que, lorsqu’il s’approche, ils se détournent bien vite. Le prince qui se serait entièrement reposé sur leur parole, et qui, dans cette confiance, n’aurait point pris d’autres mesures, serait bientôt perdu ; car toutes ces amitiés, achetées par des largesses, et non accordées par générosité et grandeur d’âme, sont quelquefois, il est vrai, bien méritées, mais on ne les possède pas effectivement ; et, au moment de les employer, elles manquent toujours. Ajoutons qu’on appréhende beaucoup moins d’offenser celui qui se fait aimer que celui qui se fait craindre ; car l’amour tient par un lien de reconnaissance bien faible pour la perversité humaine, et qui cède au moindre motif d’intérêt personnel; au lieu que la crainte résulte de la menace du châtiment, et cette peur ne s’évanouit jamais."

"Beaucoup se sont imaginés des républiques et monarchies qui n'ont jamais été vues ni connues pour vraies. En effet, il y a si loin de la façon dont on vit à celle dont on devrait vivre, que celui qui laisse ce qui se fait pour ce qui se devrait faire apprend plutôt à se détruire qu'à se préserver : car un homme qui en toute occasion voudrait faire profession d'homme de bien, il ne peut éviter d'être détruit parmi tant de gens qui ne sont pas bons. Aussi est-il nécessaire à un prince, s'il veut se maintenir, d'apprendre à pouvoir n'être pas bon, et d'en user et n'user pas selon la nécessité."

"N’est-ce pas là, d’ailleurs, le vrai moyen de gagner le paradis: connaître le chemin de l’enfer pour l’éviter."

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